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Histoire d’ongles…

Le braconnage de rhinocéros en Afrique prend des proportions de plus en plus dramatiques. Nos enfants n’auront peut-être plus la possibilité de voir de rhinocéros « pour de vrai ». Le Parc Krüger est l’un des endroits les plus touchés, sans doute en raison de sa proximité avec le Mozambique, point de départ du trafic de corne. En effet, la corne de rhinocéros a atteint des cotes supérieures à l’or depuis quelques années déjà. Il s’agit d’un composant de base de plusieurs remèdes de la médecine traditionnelle chinoise; ses vertus supposées seraient de constituer un antipyrétique pour diminuer la fièvre, et aussi (surtout ?) un remède contre l’impuissance sexuelle.

Rhinocéros au parc Krüger (2013)
Rhinocéros au parc Krüger (2013)

Plusieurs solutions au problème de la survie des rhinocéros ont été envisagées; certains préconisent un déplacement des rhinocéros, par exemple au Botswana (vous avez déjà essayé de déplacer un rhino, vous ? Moi non plus, mais je suis raisonnablement convaincu que ce n’est pas gagné d’avance…) où ils seraient plus en sécurité. Mais des remèdes plus originaux ont été proposés…

Ainsi, on a proposé de fournir le marché des cornes de rhinocéros avec des cornes « assaisonnées » à l’aide de vomitifs puissants, en espérant que ceux qui ingèrent le produit seront saisis de spasmes suffisamment désagréables pour les dégoûter. Hélas, le vomitif ne résiste pas longtemps, et de fait ne produit que rarement l’effet souhaité. On a aussi essayé de discréditer la corne de rhinocéros en soulignant que manger de la corne de rhinocéros équivalait à se ronger les ongles : c’est en effet, à la base, exactement la même matière. Rien n’y a fait, le cours de la corne de rhinocéros continue à monter chez les richissimes chinois adeptes de la médecine traditionnelle et désireux de retrouver les érections perdues de leurs vingt ans, si tant est qu’elles ont existé un jour.

Pourtant, l’idée ne paraît pas inintéressante; peut-être est-il possible de l’adapter. On peut imaginer qu’une entreprise mette sur le marché un produit miracle certifié à base de poudre de corne de rhinocéros. On y mettrait 99.999% de poudre d’ongles récupérés chez les manucures (cela valoriserait leurs poubelles), et 0.001% de vraie poudre de corne de rhinocéros. La mort naturelle des rhinos dans les jardins zoologiques devrait suffire à fournir la matière première en l’occurrence. Comment dites-vous ? C’est de la tromperie ? Comme il n’y a à ma connaissance aucune AOC ou AOP sur la corne de rhino, je ne vois pas le problème… D’ailleurs, même avec des appellations de ce genre, certains ne voient pas de problème non plus ! Il est vrai que dans le cas particulier, l’aide de Dieu (ou plutôt de ses sbires les moins recommandables) a pu  conférer la respectabilité nécessaire à cette transaction. Mais je m’égare…

Donc, nous disposons d’une poudre de corne de rhino (enfin, un peu, mais l’homéopathie vend des préparations encore largement plus diluées…) avec laquelle nous pouvons alimenter le marché et casser les prix, et donc rendre le marché inintéressant pour les braconniers. Les rhinos sont sauvés, et les vieux schnoques milliardaires adeptes de ce genre de médecine et accessoirement de parties fines sont contents.

On peut même faire mieux, en ajoutant discrètement à la mixture un peu de poudre de Viagra, le remède devient enfin efficace, et pourrait constituer le nouveau blockbuster d’une entreprise décidée à prendre le risque. C’est pas une bonne idée, ça ?

Jeux de pieds…

Jeux de mains, jeux de vilains, dit l’adage… Que dire alors des jeux de pieds ?

En cette période de mai-juin 2015, le feuilleton FIFA provisoirement conclu par la démission de son président honni Sepp Blatter aura mobilisé les médias. Tout le monde se félicite du départ (peut-être bientôt suivi de quelque action en justice) de son principal dirigeant ainsi que de l’arrestation de quelques dirigeants véreux. On se félicite que « le ménage ait enfin été fait ». Mais cela correspond-il à la réalité ? Il y a peu, un titre affichait fièrement, « Après les magouilles, place à la magie » pour annoncer la finale de la Champion’s League entre le Barça et la Juventus. Comme si les magouilles, c’était du passé… On parle par exemple de la Juventus, club magouilleur entre tous (matchs truqués) qui a utilisé le dopage sans arrières-pensées à une époque relativement récente… Époque proche de celle où le vertueux actuel dirigeant de l’UEFA, Michel Platini, brandissait triomphalement une coupe sinistrement acquise sur penalty devant les cadavres allongés dans les tribunes du stade du Heysel

Comment dites-vous ? Je ne connais rien au football ? Un bon point pour vous, vous avez absolument raison. Il m’arrive de regarder un match à la télévision, lorsque la paresse me gagne et que je n’ai pas de photos récentes à classer; et Lionel Messi est tout de même plus agréable à regarder que l’épisode 41324 de « Another Crime in the City », mais voilà, ça ne va pas beaucoup plus loin. Et l’identité du vainqueur m’indiffère; ou plutôt, je la connais déjà avant le match : ce sont les dirigeants de l’UEFA, de la FIFA et des organisations associées dans l’évènement.

Que Sepp Blatter, un compatriote (désolé pour moi, je plaide non coupable…), soit véreux, on peut en être raisonnablement certain, même si à l’heure actuelle (13.06.2015) il n’a pas encore été inculpé. Que la FIFA soit minée par la corruption, cela ne fait pas le moindre doute, même si les accusateurs principaux ne sont probablement pas aussi vertueux  et désintéressés qu’ils veulent bien le laisser entendre. Mais laisser entendre que faire le ménage à la FIFA suffira pour rendre sa virginité à la planète football, même le regretté Coluche, voire le non moins regretté Pierre Desproges n’auraient pas osé ce genre de dérision (et je pense que cela ne les aurait absolument pas intéressés, d’ailleurs).

Comment imaginer, alors que l’on avance des sommes qui s’écrivent avec dix chiffres (en euros, je précise) pour un évènement comme un « Mundial » (ah oui, si tu dis « championnat du monde » t’es ringard !), que les gens parviennent à rester honnêtes, à notre époque où la notoriété est devenue un concept mesurable à l’aune d’un compte en banque, et qu’on chiffre la valeur d’un « sportif » au montant du transfert d’un club à un autre ? Surtout quand ce transfert sert surtout à priver un club adversaire de la présence de tel joueur…

Le sport est un merveilleux exutoire pour la jeunesse; mais la définition du mot « sport » est actuellement pervertie. Par la popularité, les médias, la notoriété; toutes notions qui impliquent de l’argent; et l’argent est porteur de convoitise. La convoitise est à la base de la corruption; de fait, la corruption de la FIFA et de l’UEFA ne sont que le reflet de la corruption du football (et pas que du football, mais bon, on va pas non plus s’éterniser, hein ?). « Faire le ménage » de la FIFA ne va rien changer (à part le fait en soi bénéfique qu’un troupeau de vieillards sera mis à la retraite où ils auraient dû aller il y a longtemps). Virer Blatter ? Oui, très bien, mais il est plus que probable qu’on ne virera ainsi que l’extrême pointe d’un iceberg et que le système va perdurer, peut-être un peu plus prudent qu’avant…

Java FX

Depuis le rachat de Sun Microsystems par Oracle, on se demande un peu dans quelle direction se dirige Java sur la place de travail. Très dynamique dans le monde mobile (Android) et dans la galaxie serveur (Java EE), le monde du desktop est un peu laissé de côté : Swing est un développement abandonné, et la nouvelle technologie Java FX tarde à s’imposer. Pour explorer cette technologie, rien ne vaut l’essai pratique; j’ai donc profité de l’introduction de Java 8u40 en mars 2015 pour me jeter à l’eau dans l’environnement Java FX (avec tout de même un solide background de programmation Java). Java 8u40 introduit en effet pour la première fois des dialogues FX simples, auparavant supportés par le projet (excellent) Open Source controlsfx.

Quoi de mieux qu’un projet d’une certaine envergure pour tester les possibilités d’une technologie ? J’ai donc décidé, après tout de même quelques essais pour me persuader que cette technologie avait un sens, de mettre sur pied un gestionnaire de diapositives numériques. Mais bon, un peu plus sophistiqué tout de même que les outils (excellents au demeurant) comme XnView ou IrfanView, voire autres ACDSee. Il ne s’agit pas (seulement) de montrer des photos numériques planquées dans un répertoire du disque dur, mais de les organiser, les géolocaliser, les commenter, les séquencer, et les exporter sur divers médias (web, mobile, voire les « caster » en sans-fil sur la télé ou ailleurs avec Chromecast). En revanche, je n’avais pas l’intention de me livrer à des manipulation sophistiquées sur les photos, car d’autres font ça bien mieux (Lightroom, DXO, Photoshop, …) que je ne pourrais l’imaginer.

Les premières impressions sont plutôt positives; mais il faut un peu de temps pour apprendre à composer avec les multiples « ChangeListener », et un schéma hiérarchique de composants assez différent de celui de Swing. Il faut configurer eclipse (LUNA) pour être en mesure de travailler aisément avec Java FX; pour NetBeans, je n’ai pas essayé, mais c’est probablement supporté de manière native, puisque le produit est supporté par Oracle.

Mes premiers essais ont consisté à construire une fenêtre d’introduction qui est censée afficher par la suite la liste des présentations archivées en base de données, puis à implémenter la création d’une présentation à partir d’un répertoire. Juste histoire de comprendre comment générer des fenêtres, des menus, charger des imagettes et ouvrir l’image correspondante en plein écran sur un double clic de souris. FX permet d’arriver très vite à un résultat intéressant; c’est comme souvent dans les détails que se dissimulent les difficultés. Je vous propose de suivre ce développement dans les prochains articles, mais voici déjà quelques saisies d’écrans de développement :

sshow1

sshow2

sshow3

sshow5

A plus !

 

Avalanches

Une nouvelle saison de ski à l’horizon : et déjà on parle du danger d’avalanches. Déjà des victimes, alors qu’il n’y a pratiquement pas de neige. Il y a bien sûr plein d’explications, de la part de spécialistes de haut niveau; mais je crois tout de même que la raison principale est ailleurs. La montagne a longtemps été fréquentée par des randonneurs amoureux de cet environnement si particulier. Lorsqu’ils faisaient une rando à peaux de phoque, le temps leur importait peu. Ils prenaient le temps d’observer la neige, les pentes, l’orientation du soleil; ils cherchaient à savoir d’où avait soufflé le vent lors des jours précédents pour tenter de deviner les corniches et les plaques.

Or, ces observations prennent beaucoup de temps; mais elles me semblent indispensables pour quiconque veut comprendre le milieu dans lequel il évolue. Certes, l’observation est un travail de patience; en effet, il n’est pas possible de se livrer à une observation attentive du milieu et simultanément monter d’Arolla à Bertol en moins de deux heures; lorsque l’on arrive de Genève et que l’on monte en vingt minutes au Mont Fort, on n’est pas forcément motivé pour s’asseoir un moment afin d’examiner les conditions, se renseigner auprès des personnes indigènes, prendre le temps de comprendre les conditions de neige; mais je pense que c’est clairement la seule et unique manière de diminuer les risques liés à la pratique du ski de haute montagne et hors pistes balisées.

Je voudrais applaudir bien fort l’initiative de Dominique Perret, skieur « fou » s’il en est. Il s’engage pour définir un espèce de certificat ou de brevet qui permettrait de témoigner des connaissances indispensables à la pratique raisonnable du ski hors pistes. Une connaissance qui manque trop souvent aux skieurs-alpinistes hyper performants qui avalent des dénivelés impressionnants en moins de temps qu’il n’en faut à vous ou moi pour escalader un escalier, voire aux freeriders hyper-spectaculaires qui sautent des barres de plus de dix mètres au hasard d’un périlleux arrière parfaitement maitrisé.

Un bon freerider est un freerider vieux. Dominique n’est pas encore vraiment vieux; mais c’est probablement  le meilleur de sa génération. C’est un freerider qui a appris il  y a longtemps à observer le terrain, la météo, la neige. Pas besoin de GPS, de DVA, d’airbag, de balises de survie pour cela : juste un peu de temps, de réflexion, et beaucoup d’humilité. Le matos et les accessoires électroniques ne sont pas inutiles; mais cela vient après. Et ces accessoires ne sont en aucun cas un alibi pour prendre un risque supplémentaire.

Je ne souhaite pas me poser en exemple; mais j’ai pratiqué la peau de phoque pendant plus de cinquante ans, et pendant près de trente ans dans des pentes et des environnements exposés. Au début, je n’avais pas de DVA, car cela n’existait pas; cela ne m’a pas empêché de descendre des pentes qu’aujourd’hui encore, malgré un matériel extraordinairement performant, certains hésitent à aborder. Et je suis toujours de ce monde, sans DVA, sans airbag, et sans GPS. Ces bidules ne sont pas inutiles, loin de là; mais ils sont là pour pallier aux erreurs que vous allez inévitablement commettre un jour. Et accessoirement, pour faire gagner de l’argent aux constructeurs de ces divers équipements. Ces accessoires devraient idéalement ne jamais être utilisés; ou alors, c’est qu’on a fait une erreur.

Amis skieurs qui aimez les pentes hors des pistes, apprenez à comprendre le milieu dans lequel vous évoluez. La montagne est si incroyablement belle : pourquoi la gâcher avec un souci de chronomètre ? Pourquoi faire passer une performance forcément anecdotique avant le plaisir combien plus durable de la contemplation? Essayez plutôt de  vous intégrer dans ce milieu complexe et magnifique, et au bout d’un certain temps, vous comprendrez automatiquement les erreurs à ne pas commettre, et comment éviter les risques inutiles. Et vous tirerez encore plus de plaisir de votre expérience dans ce milieu extraordinaire qu’est la montagne.

Bonne trace en 2015 !

 

ECOPOP

Ecologie et Population : une nouvelle initiative populiste qui délivre le message simple suivant : La planète est polluée par l’homme, s’il y a moins d’humains, il y aura moins de pollution; donc, supprimons (ou au moins diminuons drastiquement) la population. Simple et clair, non ? Sauf que l’initiative préconise de fermer les frontières du pays des nains de jardin, et de distribuer deux -trois cartons de préservatifs et de pilules contraceptives aux sous-humains de l’extérieur pour qu’ils fassent le boulot de leur côté.

Mais on ne préconise pas vraiment de limiter la population de nains de jardin : simplement limiter les autres. Il n’y aura jamais assez de nains de jardin, c’est bien connu… Mais le cynisme de cette proposition va beaucoup plus loin; sous le couvert mensonger de préoccupations écologiques, c’est des motivations isolationnistes et  racistes qui sont prônées par l’initiative. Que les autres arrêtent de procréer, pour faire de la place aux nains de jardin : en substance, c’est ce qui se dégage de ce texte nauséabond. C’est pourtant un fait  que le pays des nains de jardin serait probablement aussi gravement touché, parce qu’une telle initiative obligerait pas mal de gens des couches moins aisées de la population à émigrer sous d’autres cieux : pas de travail en raison d’industries en faillite, donc émigration et donc abaissement de la population, surtout en l’absence d’immigration. Mais ceci, l’initiative se garde bien de le dire : on ne fait tout de même pas ce genre d’initiative en disant le vérité, n’est-ce pas ? On a bien retenu la leçon de Reblochon.

C’est regrettable, parce que la discussion mériterait d’être engagée : quel avenir voulons-nous ? Mais une telle discussion ne peut se faire dans le seul pays des nains de jardin : c’est d’une auto-suffisance insupportable que de simplement l’envisager. Le comble, c’est de proposer de financer des capotes ou des pilules aux pays pauvres; parce que c’est les pauvres qui font plus de gosses qui polluent, on est bien d’accord ? Ils ont pas le fric pour se payer une télé alors ils baisent au lieu de regarder une série débile comme les gens civilisés et écolos que nous sommes, c’est bien ça ? En fait je parle de capotes; mais c’est peut-être des pinces à castrer qu’il faudrait prévoir, non ? Messieurs les écolonazis, votre initiative est trop nauséabonde pour qu’elle puisse susciter un dialogue qui pourtant serait bien nécessaire. L’écologie est complexe, l’objet le plus complexe probablement de notre terre; qu’elle puisse servir de refuge à des idées aussi nauséabondes et immondes n’est qu’une autre facette de cette complexité. Peut-être que pour certains d’entre vous, il y avait un sentiment louable au départ : le résultat est impardonnable, et vos visées sont simplement et définitivement inhumaines.

Il n’est pas impossible que cette initiative passe la rampe, car les nains de jardin sont et restent des nains, malgré l’amour que je porte à mon pays. Ce sera la fin des nains de jardin; le suicide annoncé par l’ineffable Arnaud Montebourg enfin réalisé. J’espère seulement que dans ce cas, vous aurez la dignité d’assumer, ce que Reblochon n’a pas su faire. Mais bon, dans son cas, c’est beaucoup moins grave…

 

La stupidité

« Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain.  » (Friedrich von Schiller, gegen Dummheit kämpfen Götter selbst vergebens, la Pucelle d’Orléans, 1801). Cette phrase célèbre a servi entre autres à l’écrivain Isaac Asimov pour un roman de science-fiction célèbre. L’idée générale a ensuite été reprise par plusieurs auteurs :
La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l’infini. (Ernest Renan)

Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue.
(Albert Einstein)

Et d’autres encore, d’Alexandre Dumas à Gustave Flaubert qui se sont indignés contre la bêtise. Il ne s’agit donc guère d’une nouveauté; et pourtant, il semble qu’en ce vingt-et-unième siècle, on ait décidé de battre plusieurs records en la matière.

En 1960, François Cavanna et le professeur Choron créaient Hara-Kiri, le journal bête et méchant. En 2014, une horde de sous-êtres ont crée Dabiq, un contenu indiciblement bête et tragiquement méchant diffusé sur Internet. L’un était drôle à pleurer, l’autre triste à pleurer aussi. Les auteurs sont à l’avenant : fins, cultivés et critiques pour les uns, d’une absurde stupidité jointe à une violence gratuite et un non-raisonnement digne d’une huître avariée pour les autres. La stupidité n’a effectivement pas de limites.

A la mesure de la petitesse du pays des nains de jardins, une initiative populaire joliment appelée ECOPOP a été déposée pour limiter la surpopulation dans une optique prétendûment écologique. Selon cette initiative, on ne pourrait plus tolérer une immigration dépassant 16000 personnes chez les nains de jardin. Inutile de dire que cela viderait les hôpitaux de leurs personnel soignant, réduirait à néant les revenus des assurances sociales actuellement financées essentiellement par l’immigration, et anéantirait pas mal d’entreprises alors que d’autres plus aisées auraient les moyens de s’établir ailleurs. Ce qui reste ahurissant. c’est que les sondages voient une proportion (provisoire) de 35% se déclarer favorables à cette hérésie. Ce qui est encore davantage ahurissant, c’est de voir des personnes pas complètement stupides (enfin, on le croyait), défendre ce torchon raciste. Ah oui, parce que le texte prévoit aussi d’encourager les négrillons et les petits jaunes (je suppose que c’est ainsi que les initiants les perçoivent, en tous cas c’est ce qui transparaît de leurs discours) à limiter leur démographie en leur fournissant des préservatifs gratuits. On se croirait revenus à l’époque colonialiste, sauf que nous ne l’avons peut-être jamais quittée; nostalgie… Je suppose que s’ils gagnent, les initiants proposeront de poser eux-même les préservatifs sur les sexes en érection des populations « sous-développées » et incapables de réfréner leurs ardeurs bandantes…

Reblochon a décidé de s’opposer à cette initiative, mais sa base est pour : massivement, même. Comme quoi Reblochon n’a pas l’apanage du discours populiste primitif, et que, une fois réveillés les instincts les moins dignes de l’homme, ils sont recyclables par tous les extrémistes fascisants, même lorsqu’ils se parent d’écologie…

Pour ne pas se laisser trop déborder, Reblochon prépare d’ailleurs une autre initiative : la primauté du droit suisse sur le droit international. Génial. Imaginons que sur le modèle des nains de jardin, d’autres fassent de même : tel pays peut inscrire dans son droit à lui la légitimité de l’assassinat de journalistes étrangers (ou d’étrangers tout court d’ailleurs). Le pire, c’est que Reblochon a de bonnes chances de l’emporter : la stupidité n’a pas de limites, et le nombre d’adeptes de la non-réflexion et du repli sur soi-même ne fait qu’augmenter.

Les exemples ne manquent malheureusement pas; mais je m’arrête; j’ai l’impression d’enfoncer des portes ouvertes, ce qui dénote aussi d’une certaine stupidité…

 

Chanson pour Christophe

En 1986, Renaud sortait « Mistral Gagnant« , un magnifique album dont j’écoute encore aujourd’hui certains morceaux avec émotion. On se situait après le drame du stade du Heysel, il y avait l’absurde guerre des Malouines, et madame Margaret Thatcher imposait son credo ultra-libéraliste en Grande-Bretagne. Renaud avait inclus dans « Mistral Gagnant » une chanson pleine de haine, irrévérencieuse, dont je n’approuve pas forcément  les postulats, mais qui est par ailleurs magnifique de rythme et pleine d’amour pour les femmes (à part, bien sûr, madame Thatcher…). C’était « Miss Maggie » : un monument de la chanson française, à mon humble avis; un artiste qui exprime sa colère, une certaine indignation avec poésie et mélodie. Et avec irrévérence et -disons-le- injustice parfois. On n’a pas fait mieux depuis. C’est pourquoi je me suis demandé si l’on pouvait adapter ce brûlot de Renaud à d’autres personnes, en particulier dans notre pays de nains de jardin où Reblochon joue un rôle si déterminant (mais pas forcément positif) pour l’avenir du pays  et de sa jeunesse.

J’ai donc essayé timidement de pondre deux couplets sur l’air de « Miss Maggie »; en toute humilité. Je ne suis pas bon parolier; pas même médiocre. Je suis sûr que vous pouvez mieux faire. Merci de me faire parvenir vos couplets, le cas échéant. Et de me pardonner ceux que j’ai eu l’immodestie de commettre.

Mais qui sait ? On arrivera peut-être à faire une chanson ?


 

Vous, politiques de tout poil

Qui polluez l’espace vital

Vous voulez juste être réélus

Même quand votr’âge n’l’permet plus

Je respecte votre travail

Mais beaucoup moins tout l’attirail

D’absurdités dont v’s entourez

Tous vos arguments mensongers

Mais parmi le gros tas de nains

Qui encombrent notre jardin

Y’en a pas trop de délétères

A part peut-être Christophe Blocher


 

Gens de droite, suisses allemands

Gens de gauche, suisses romands,

Ça ne fait guère de différence

C’est tous en gros la même engeance

On est en démocratie

on croit voter pour la patrie.

Y a bien quelques différences,

Mais souvent sans vraies conséquences

Dans ce jeu de majorité

Où perdre c’est comme gagner

Y’en a pas trop d’autoritaires

A part bien sûr Christophe Blocher

 

Douce France

Jeudi 18 septembre 2014, conférence de presse de rentrée à l’Elysée. Débat contradictoire sur France 2 dans la soirée.

J’aime la France. La diversité des régions, des caractères, des accents, des sensibilités… La beauté des paysages, montagnes, plages, collines, landes, forêts, marécages. Discuter avec un paysan de montagne autour d’une bouteille sur une terrasse dans la région de Sixt, se mêler à une conversation sur le vieux port pour se croire un peu dans un bouquin de Pagnol, traverser Sarlat pour se remémorer La Boétie, s’asseoir près d’un figuier de Barbarie à Sète pour se fredonner une chanson de Brassens, et tant d’autres ambiances que je n’oublie aucunement, mais qu’il devient vite fastidieux de citer.

J’aime mon pays aussi (même si je m’en gausse régulièrement), et ce n’est pas la France, même s’il partage une culture largement commune et des sensibilités proches. Certains de mes compatriotes n’aiment pas les Français. Chauvins, gonflés, méprisants, vulgaires et que sais-je encore… voilà les qualificatifs que j’entends parfois proférer au sujet des Français de la part de personnes par ailleurs pas complètement stupides. Mise à part l’idée que mettre un peuple de plusieurs dizaines de millions d’habitants sous un même qualificatif est en soi une hérésie dont la stupidité n’a d’égal que la confortable simplicité (à l’échelle de l’esprit de l’auteur sans doute), je ne parviens pas à comprendre une telle réaction autrement qu’en l’expliquant par l’ignorance et une réaction excessive à un certain sentiment d’infériorité.

Personnellement, je ne me sens pas inférieur aux Français. Ni supérieur d’ailleurs, dans la mesure où ce genre de notion a un sens dans un contexte aussi général. Il n’est qu’un domaine où je ne comprends pas les Français ; ce domaine fait régulièrement la une des journaux, c’est la gouvernance politique.

Voici plusieurs gouvernements que nous voyons se succéder à l’Elysée, et vu d’ici, du pays des Nains de jardin, j’ai l’impression d’assister à une inexorable dégradation de tout ce qui a fait la richesse et la puissance économique et culturelle de ce magnifique pays. Peu importe la couleur du gouvernement d’ailleurs : gauche, droite, même échec. Et c’est tout à fait à dessein que je ne parle pas de « même combat », car on a réellement l’impression qu’il n’y a plus de combat. Juste l’échec.

Bien sûr, on me reprochera de faire le lit de Marine ; c’est mal me connaître que de me croire capable de souscrire à des idées aussi nauséabondes ; d’ailleurs, nous avons chez nous des nains porteurs d’idées du même acabit, voyez Reblochon… Non, si Marine gagne la prochaine présidentielle, ça ne changera pas grand chose, à part une certaine mise à l’écart du pays par ses voisins, éventuellement jusqu’à ce que le néo-nazisme gagne d’autres pays d’Europe. Et mon pays de nains de jardin n’est pas à l’abri, tant s’en faut !

Mais revenons à notre sujet : les gouvernements majoritaires qui se succèdent sont à l’évidence un échec. Parce que vous croyez que si Nicolas Premier revient, ou que si Marine Première débarque, ou encore si François IV prend le pouvoir, tout va s’arranger ? Les indicateurs ne sont pas favorables, et si Nicolas Premier fait un meilleur score que François III, c’est simplement qu’il a moins la gueule d’un porteur de cerise. Vu de chez les Nains, c’est François-Modème Zéro qui semble avoir les meilleures chances de s’approcher d’une solution au problème de la descente aux Enfers du royaume de France. Le problème, c’est que c’est Zéro, justement. Il a juste aucune chance d’être élu. Encore un peu plus loser que François III, de loin moins « people » que Nicolas Premier, largement moins menteur que Marine Première… que lui reste-t-il en Cinquième République ? Les yeux pour pleurer. Et malheureusement, il semble que c’est aussi ce qui reste aux Français.

Alors quoi, une Sixième République, avec peut-être une représentation proportionnelle ? Je ne sais pas. Je n’ai jamais prétendu vendre des solutions, juste des élucubrations. Mais merde, les frouzes : sortez-vous les pouces du cul ! Et de grâce autrement qu’en vous mettant en grève, car c’est vrai que c’est une arme efficace pour imposer ses vues dans un contexte conflictuel; mais elle rend impopulaire, et pour ce qu’on a pu voir jusqu’ici, elle est inefficace à reconstruire un pays que je vois avec tristesse se dégrader de plus en plus. La prochaine fois que les représentants des partis TEKON, TATORT et JEREZON se mettent autour d’une table, ça serait sans doute intéressant pour plus d’un Français s’ils passaient du temps à réfléchir au lieu de s’engueuler.

Allez, les Frouzes, montrez-nous que la Révolution peut se faire encore. Montrez-nous que l’Europe, c’est pas que l’Allemagne. Et jetez un coup d’œil à la gouvernance des nains de jardin, il y a peut-être des idées à tirer… Mais aussi des erreurs à ne pas commettre…

Les besoins de Valérie

Valérie a fait un gros caca. Ça ne sent pas vraiment la rose, mais ça soulage ; enfin, on l’espère pour elle. La vengeance, ça sert à ça, mais il est rare que cela guérisse les plaies.

Être roi de France et se prénommer François semble impliquer une vie sentimentale quelque peu mouvementée. Rappelez-vous :

François 1er (1494-1547) a été atteint de la syphilis en 1524 ; malgré l’hygiène parfois douteuse de l’époque, on peut estimer que ce n’est pas sur la lunette des W.C. qu’il avait contracté la maladie. Non, François 1er était plutôt du genre « plusieurs femmes dans chaque château ». (Il disait : « Une cour sans femmes, c’est comme un jardin sans fleurs »). Et il avait beaucoup de châteaux, quand il n’en faisait pas construire de nouveaux. Comme quoi, au lieu de financer les arts et se faire construire une petite résidence secondaire à Chambord où il passa tout de même une quinzaine de jours, il aurait mieux fait de financer les sciences, la biologie en particulier pour inventer la pénicilline trois cents ans avant Pasteur : cela lui aurait fait plus d’usage.

François II (1916-1996) a fait fort lui aussi, puisqu’il a revisité le concept de l’épouse morganatique. Bon, tout le monde était au courant, mais les proches et les journalistes de l’époque avaient encore le respect de l’autorité établie et ne faisaient pas de déballage public. Ce n’est qu’en 1994, peu de temps avant le décès de François II qu’on apprit l’existence de Mazarine, sa fille naturelle.

Ce qui nous ramène à François III. Depuis le début de son règne, on pressent que ce monarque, c’est un peu Gaston Lagaffe, le côté comique en moins, le côté pathétique en plus. Il suffit de le voir présider une cérémonie quelconque sous une pluie battante pour se rendre compte qu’il porte la cerise. Et ce n’est pas parmi ses ministres (parmi lesquels l’ineffable ministre du « Redressement productif », ci-devant démissionnaire, celui-là même qui disait que le seul défaut de Ségolène c’était son compagnon François, justement) qu’il va trouver le soutien nécessaire.

Ceci dit, Valérie aurait pu éviter de frapper un ennemi à terre : ça manque de classe. Quand on est face à un gars qui bat tous les records d’impopularité, à quoi bon en rajouter une couche ? Notez que l’action est peut-être plus subtile qu’il n’y paraît : Valérie est en train de pulvériser les ventes de livres et va se faire un best-seller. Ça va lui faire plein de fric à déclarer aux impôts, et elle contribuera ainsi au redressement financier de la France. Mais bon, même en comptant la TVA, je doute un peu que cela soit suffisant pour remettre les finances de l’État dans le positif…

A la décharge de François III, mentionnons tout de même qu’il a dû succéder à Nicolas Premier (celui qui a réussi à faire croire à certains qu’on pouvait gagner plus en travaillant plus), et qu’il a remplacé au pied levé le putatif Dominique Premier (celui qui recrutait son cheptel chez Dodo la Saumure).  Avec un contexte pareil, tu es forcément marqué à la culotte (si je puis me permettre). Il est quand même étonnant de constater que les monarques français, de quelque bord qu’ils soient, manient avec tant d’aisance la tromperie et le mensonge. Un effet de leurs études quasi incontournables à l’ENA ?

Carlo Collodi avait imaginé un remède souverain contre le mensonge. Pinocchio avait le nez qui s’allongeait à chaque mensonge ; à ce taux-là, les compagnes des monarques français auraient eu meilleur temps, pour embrasser leurs compagnons sur les deux joues, de passer par derrière… ou de passer leur chemin, plus simplement. Et puis, les électeurs auraient rapidement su à quoi s’en tenir (enfin, ceux qui se font encore des illusions sur la politique en général). Cela aurait peut-être pu contribuer à résoudre un certain nombre de problèmes, non ?

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Ça y est ! Apple a présenté l’Apple Watch le 09.09. « One more thing… » et c’était parti pour une nouvelle révolution technologique appelée à marquer le futur durablement (et accessoirement nos porte-monnaie, enfin pour ceux qui vont acheter le bidule ainsi qu’un nouvel iPhone pour être compatible). Pensez : une montre avec un remontoir ! C’est révolutionnaire, jamais vu, d’autant qu’il ne sert pas à remonter ! Elle pourra vous indiquer qu’un message arrive, que votre cœur bat encore (ça peut être utile, après tout, on est parfois si distrait…), probablement que vous ne devriez pas fumer autant (ça fait quand même un peu double emploi avec les textes sur le paquet de clopes), sûrement que vous bouffez trop de graisses, à tous les coups que vous devriez bouger plus, etc…

Bon, quant à moi, si un gadget se permet de me faire la leçon après un bon repas un peu arrosé avec des amis chers, je ne vais pas le garder longtemps à mon bras, mais c’est affaire de goût. D’ailleurs, il va falloir de toutes façons l’ôter du bras parce qu’avec ce qu’il consomme comme énergie, vaut mieux le garder sur son chargeur qu’au bras. Chargeur à induction bien sûr. Si vous portez un implant cardiaque genre pacemaker, méfiez-vous. Mais c’est vrai que si vous avez un implant, votre fréquence cardiaque ne doit pas vous intéresser, donc tant pis pour l’Apple Watch ou la Samsung Gear ou la LG Vatfervoir.

Paraît qu’elle pourra même fonctionner sans smartphone; presque comme une vraie montre quoi. Mais franchement, à ce prix, Swatch fait un peu mieux tout de même…

Question design, c’est comme d’hab. Lé-ché. Apple made, quoi. Apple, comme d’autres avant lui (Bang & Olufsen, par exemple) a compris cette vérité fondamentale: la technique, ca ne rapporte rien, c’est le design qui est important. Il est plus rentable d’investir dans le design quitte à proposer des technologies repiquées par ci par là, que de vouloir innover. Laissons les autres innover, ensuite on les rachète et on dit qu’on écrit l’histoire. Quitte à organiser un méga-show très design pour convaincre un public déjà acquis à ta cause que ce que tu fais est forcément génial. Résultat ? Une capitalisation record : en billets de mille dollars empilés, on arrive à fabriquer une tour de 60 kilomètres de haut avec la capitalisation de Apple Computers. Dubaï et Burj Khalifa (800 mètres de haut) ? Ri-di-cule ! Merci, aimables clients de Apple qui avez contribué à ce merveilleux édifice pour un ou deux millimètres (le prix de votre iPhone et de votre Mac, je pense).

Une question récurrente : qui voudra bien nous proposer des bidules qui font réellement ce qu’on serait en droit de souhaiter ? Des outils, quoi. Une montre toujours à l’heure et qu’il n’est pas besoin de remonter, qu’il ne faut pas recharger ou dont il n’est pas nécessaire de changer la pile. Qui m’indique l’heure qu’il est quand j’atterris à Washington, et pas l’heure qu’il est à Genève d’où je suis parti. Je suis utopiste ? Non. La technologie existe depuis la fin du vingtième siècle (1980, je pense) ; mais on y a très vite renoncé. Probablement trop efficace. Mais Apple nous sortira ça comme une révolution incroyable en 2018, j’en suis sûr, quand ils auront racheté Swatch Group et ses brevets. Mais là, ça leur sera compliqué de prétendre à une révolution, après Microsoft et Nokia ou Google et Motorola-Lenovo… Mais je leur fais confiance.

Il m’arrive de penser à un ordinateur qui s’éveille en 100 millisecondes, qui repart toujours dans l’état où on l’a laissé, qui tient dans une poche de veste, qui… Un vrai ordinateur, pas un xyzPad juste pour faire joli… Mais un ordinateur vraiment utile, on ne le verrait même pas : donc le design devient inutile. Inintéressant pour Apple et son armada de designers. Ainsi que pour les autres fabricants d’ordis…