Tous les articles par Markus

Swisscom Shop Blues

L’autre jour, j’ai eu besoin d’une nouvelle carte SIM. Parce que celle que j’avais ne rentrait plus dans les nouveaux smartphones, et que l’obsolescence programmée chère à Apple et reprise avec enthousiasme par toute la concurrence avait rendu obsolète mon smartphone. Je me rends donc, sur conseil de Swisscom sur son site (« Si vous avez besoin d’un changement de carte rapidement, allez dans une Swisscom Shop« ). Rapidement… J’avais une heure devant moi, je me suis dit que cela suffirait.

Je rentre donc dans cet espace où il est interdit de s’asseoir, et je suis abordé après 4-5 minutes par une accorte dame à la jupe trop étroite pour être confortable et trop courte pour lui permettre de s’asseoir (mais comme il n’y pas de sièges, ce n’est pas un problème); elle me demande mon nom, ce que je veux, et bidouille un moment sur sa tablette, et finit par me dire que je vais être servi bientôt. Bon; en attendant, je regarde les offres proposées (ce qui est le but de ces shops, bien entendu) et après un quart d’heure, j’ai fini de tout voir ce que je connaissais déjà auparavant d’ailleurs, et je me dis que cela commence à bien faire. J’aimerais bien m’asseoir, et savoir combien de temps cela va encore durer, mais va te faire voir, cette information n’est apparemment pas disponible. Après une demi-heure, trois des personnes que j’avais identifiées comme étant devant moi sont encore en train de discuter avec des vendeurs, et une autre attend comme moi. A ce moment, la dame arrive et me dit, « il y a encore une personne devant vous, et après, c’est à vous ». Malheureusement pour elle, je viens d’estimer le temps que je devais encore patienter, et j’en ai déduit que j’allais rater le rendez-vous fixé un peu plus tard. Je lui dis donc « Merci, mais je crois que je ne vais pas attendre davantage, j’ai d’autres occupations ». Elle me dit sans rire qu’elle est désolée, à quoi je réponds « Pas autant que moi », et je pars.

Le truc totalement débile, c’est qu’un système où l’on prend un jeton ou un ticket à l’entrée est infiniment plus efficace, moins coûteux et beaucoup plus convivial. Bon, c’est vrai que le ticket n’a pas de mini-jupe; mais il vous dit beaucoup plus de choses que la mini-jupe en question, par exemple combien de temps il reste avant d’être enfin servi; ceci permet d’organiser son attente, ou repartir immédiatement si l’on se rend compte que l’on n’a pas le temps d’attendre. Accessoirement, cela économise le salaire de la mini-jupe, et cela  permet d’engager du personnel de service supplémentaire, donc de diminuer le temps d’attente. Mais apparemment, on ne réfléchit pas ainsi chez Swisscom.

Le résultat des courses, c’est que j’ai acheté une carte SIM Nano online que j’ai reçue le lendemain. Conclusion, les Swisscom Shops ne servent à rien. Mais c’est peut-être là le message subliminal que cherche à diffuser Swisscom : nos shops ne servent à rien, venez tous vous servie en ligne, et on pourra économiser nos shops. Mais bon, en ligne j’aurais pu avoir la même carte SIM chez un autre fournisseur, avec un rabais substantiel probablement. Je pense qu’ils devraient se  méfier tout de même; je suis en train de me dire que c’est peut-être Swisscom, et non pas leurs shops, qui ne sert à rien.

Partager :

Virage à droite

Presque 30% d’une (petite) nation vote pour un parti d’extrême droite; l’un des candidats les mieux élus est un rédacteur en chef bien connu pour ses premières pages aussi fantaisistes que mensongères (n’a-t-il pas qualifié de « grecs de notre pays » les habitants de la région à la plus forte croissance économique ? Pour sortir une affirmation pareille, il faut être soit très incompétent, soit très stupide, soit de très mauvaise foi), et pour une thèse de doctorat assez sulfureuse au sujet de l’extrême-droite, justement.

A part ça, un parti bleu marine qui se profile comme quasi favori dans un pays voisin, et un peu partout des mouvements à tendance extrémiste qui surgissent comme des excréments de chien sur une promenade un après-midi de beau temps.  Je veux bien que l’arrivée de réfugiés du Moyen-Orient tende à exacerber certaines perceptions, mais tout de même : il y a eu d’autres immigrations de masse (rappelons-nous les pays des Balkans, ou encore les Hongrois, ou plutôt rappelons-le à M. Viktor Orbàn avant qu’il ne ruine son pays en fils de fer barbelés…).

Tout porte à croire qu’il y aura deux ministres d’extrême-droite au gouvernement des Nains de jardin très bientôt. Si l’on en croit le passé récent, les ministres de cette tendance politique n’ont pas eu beaucoup de succès. Entre celui (Reblochon) qui était tellement perturbateur que l’Assemblée a dû recourir à des manœuvres politiques pour s’en débarrasser avant qu’il ne cause trop de dommages, celui qui avoue publiquement qu’il est incompétent alors qu’il propose de dépenser des milliards pour un avion dont personne n’est sûr qu’il convienne ou qu’il soit nécessaire, la seule personne réellement compétente qu’a connu ce parti au gouvernement (récemment, bien sûr; il y a eu des gens intelligents avant, mais le parti ne cultivait pas encore l’extrémisme) est celle que ce même parti a publiquement renié. Trop intelligente, pas assez extrémiste, et peut-être pas assez masculine, sans doute… Même que le nain « chanteur libre » fou valaisan a publiquement (et de manière parfaitement scandaleuse et indigne) dénigré cette ministre au bilan pourtant applaudi par pratiquement tous ses adversaires politiques. Quand on n’a plus que la mauvaise foi pour arguments…

Et c’est des gens de cet acabit qui revendiquent un deuxième siège au gouvernement. « Le peuple souverain nous donne la légitimité de nos ambitions », clament-ils. Oui, c’est vrai; c’est même leur seul argument un tant soit peu constructif. C’est d’ailleurs aussi le peuple souverain qui avait élu Hitler. Le peuple allemand a eu beaucoup de temps pour regretter cette élection. Le peuple des Nains de jardin en aura peut-être un peu moins face à ses voisins quand il s’agira de traiter avec eux…

 

Partager :

Cancer…

Bonne nouvelle ! La viande (et la charcuterie en particulier) s’est invitée au très vaste catalogue des substances cancérogènes ! On avait le tabac, l’alcool, la dope sous toutes ses formes, les NOx que nous distillent Volkswagen et les autres (parce que vous n’êtes sans doute pas de ceux qui croient que VW est le seul à tricher, si ?), l’amiante, les téléphones portables, les nounours de nos poupons qui sont traités avec des substances moyennement recommandables, et tant d’autres que j’oublie ou que je n’ai jamais pensé à cataloguer.

Bon, on supprime la viande et on mange des petites graines, ok ? Mais il y a aussi un truc : Steve Jobs bouffait des petites graines, et il est mort d’un cancer du pancréas. Même que l’acteur censé l’incarner au cinéma a voulu, par acquit de conscience, se nourrir comme son modèle, et il a aussi attrapé un cancer du pancréas. Donc pas de  petites graines non plus. D’autant qu’avec les pesticides, faut aussi se méfier des légumes et des fruits…

  • Mais que bouffer alors, mon cher docteur ?
  • « Ah mais c’est aux organisations responsables de réglementer ».

Puisqu’on parle de causes de cancer : les étrangers sont-ils cancérogènes ? Sûrement, l’UDC suisse (ou le FN français, ou PEGIDA, ou Machin) a un avis éclairé sur la question.

La seule chose que je retiens en l’occurrence, c’est que donner la vie est aussi donner la mort. Naître est une prise de risque totalement inconsidérée, puisqu’on est sûr de passer l’arme à gauche à terme. Faut-il supprimer la vie ?

Partager :

Accueil

Ce mois d’août 2015, après une jolie promenade au-dessus de Nendaz en Valais, le long de l’ancien bisse de Chervé entre la station supérieure du télésiège de Siviez à Combatseline et le barrage de Cleuson, nous nous demandions où manger un morceau sur une belle terrasse. Pas à Siviez, de toutes façons, un endroit probablement fonctionnel dans son rôle de point de liaison pour le ski dans le domaine des 4 vallées, mais éminemment désagréable à nombre d’autres points de vue. Nous avons décidé de remonter en télécabine au Plan du Fou pour manger une assiette valaisanne.

Arrivés au sommet, la vue est belle, mais la terrasse est exigüe, et plusieurs tables ne sont pas débarrassées. Nous nous asseyons à une table, et comme personne ne vient, je me relève pour entrer dans le bistrot. Pas grand monde à l’intérieur non plus d’ailleurs, mais après quelques minutes, une dame passe devant moi, apparemment fort occupée par de multiples tâches n’ayant rien à voir avec la restauration ou le service à la clientèle. Quand enfin elle daigne jeter un regard sur moi, je me permets audacieusement à lui demander (après les salutations d’usage) si on peut consommer quelque chose : les salutations resteront sans réponse, mais la dame répond sèchement que le service est à table, et se détourne pour vaquer à ses affaires sans doute très importantes.

Je retourne à ma table non débarrassée, et après quelques minutes, la personne en question daigne venir s’enquérir de nos desiderata avec une expression à faire cailler du lait frais. J’ai le temps de lui commander une assiette valaisanne et de l’eau, et elle est déjà en train de partir alors que je n’ai pas fini de parler. La table n’est en revanche toujours pas débarrassée.

L’assiette valaisanne finit par arriver. De bonne qualité, il faut le souligner. Et la table est enfin débarrassée : sinon, il n’y avait pas la place pour poser l’assiette et les verres. Le service en revanche est profondément désagréable : la personne qui nous sert a très visiblement envie d’être n’importe où ailleurs et avec n’importe qui d’autre que des clients. Bon, on avale notre assiette et on redescend à Siviez rapidement, avec la très nette impression d’avoir gêné les responsables du bistrot du Plan du Fou, bien qu’ils aient tout de même présenté la facture…

Malheureusement, cet exemple, bien qu’un peu extrême, n’est de loin pas unique en Valais. Bien sûr, il y a de nombreux endroits où l’on est bien reçu en Suisse et en Valais; mais il y en a beaucoup trop où le client reste la vache à lait qui devrait remercier les indigènes du privilège qu’ils lui font de lui permettre de venir dépenser son fric chez eux. Navrant. Surtout en comparaison de l’accueil chez nos voisins autrichiens ou italiens, entre autres. Le tourisme a des problèmes en Suisse ? Le franc fort n’aide certes pas le tourisme; mais l’absence de sourire et d’accueil digne de ce nom fait certainement encore beaucoup plus de mal que la conjoncture. Personne n’aime être pris pour un imbécile et de surcroît payer pour ça. Et le mal fait à ceux qui se donnent la peine d’accueillir les gens convenablement est énorme. Tout à fait à la mesure du mal fait aux vignerons (parfois valaisans, aussi) par ceux qui vendent du vin frelaté avec des appellations délictueuses. Des humoristes ont rebaptisé les caves de ce triste sire « Château Consternation« . La consternation est malheureusement trop souvent aussi chez le touriste qui doit payer pour se faire cracher dessus.

Partager :

Tourisme en Suisse

Ces vacances 2015, je les ai passées en Suisse; dans les Alpes (valaisannes et bernoises, pour l’essentiel). J’ai par exemple passé trois excellentes nuits dans un hôtel charmant à Grindelwald. Le restaurant qui accompagne l’hôtel, sans faire de gastronomie, est de très bonne facture, et dispose de la plus belle terrasse de Grindelwald (enfin, à mon avis, et si l’on excepte des restaurants hors de Grindelwald comme First ou Bussalp). Il faisait grand beau, très chaud, la vue était magnifique et nous avons pu faire de superbes promenades.

DSC_1263Bon, alors, où est le problème ? En fait, Grindelwald et l’Oberland Bernois ne font pas mieux que les Valaisans, et les Suisses dans leur grande majorité. On a un paysage unique, donc les touristes doivent nous remercier du fait qu’on leur propose d’en jouir en petit peu. Pour les autres services (à part ceux que l’on peut faire payer très cher sans qu’ils ne coûtent trop à la commune incriminée), marquez dommage : circulez, y’a rien de plus à voir.

Ainsi, la région abrite l’une des descentes à skis les plus réputées du monde : la descente du Lauberhorn. Mais si vous êtes un Chinois ou un Japonais désirant vivre cette descente sur place, vous pourriez vous attendre (même en été) à pouvoir atteindre sans efforts excessifs le départ de cette descente, pour éventuellement faire une photo dans le portillon de départ, ou même effectuer une descente virtuelle équipé de lunettes genre Oculus Rift avec votre héros préféré comme pilote de vos skis virtuels, non ? Ben non. Vous voudriez aller au départ de la descente ? Zut, le télésiège ne fonctionne pas en été. Bon, allons-y à pied; mais c’est vrai que c’est long, que ça monte et qu’il fait chaud… Et là-haut, rien à boire (mais une vue exceptionnelle tout de même, c’est vrai que là, ça ne demande pas d’investissement particulier). Une descente virtuelle ? Le concept n’a probablement pas encore atteint les Alpes Bernoises, ou alors, il y a quelque part quelqu’un qui n’a rien compris.

En bref, la région continue de fonder son offre touristique sur des infrastructures certes pittoresques, mais dépassées. Même en hiver, se rendre au départ de la mythique descente du Lauberhorn est une gageure, à tel point que les coureurs de la Coupe du Monde s’en plaignent régulièrement. D’ailleurs, quand on constate que la gare de Grindelwald est située à une distance très respectable des remontées mécaniques de la région, on se rend compte assez vite que rien n’a été fait pour encourager le skieur à venir skier dans la région, sinon le magnifique panorama qui lui, n’a pas demandé trop d’investissements.

Je critique Grindelwald, mais vous pouvez écrire Anzère, Verbier, Saas Fee ou n’importe quel nom de station en lieu et place : les stations suisses ont pris une bonne génération de retard sur leurs homologues d’Autriche et d’ailleurs… Combien de temps leurs clients japonais ou chinois se satisferont-ils de la seule vue de l’Eiger ou du Cervin pour leurs vacances en Europe ?

 

 

Partager :

Histoire d’ongles…

Le braconnage de rhinocéros en Afrique prend des proportions de plus en plus dramatiques. Nos enfants n’auront peut-être plus la possibilité de voir de rhinocéros « pour de vrai ». Le Parc Krüger est l’un des endroits les plus touchés, sans doute en raison de sa proximité avec le Mozambique, point de départ du trafic de corne. En effet, la corne de rhinocéros a atteint des cotes supérieures à l’or depuis quelques années déjà. Il s’agit d’un composant de base de plusieurs remèdes de la médecine traditionnelle chinoise; ses vertus supposées seraient de constituer un antipyrétique pour diminuer la fièvre, et aussi (surtout ?) un remède contre l’impuissance sexuelle.

Rhinocéros au parc Krüger (2013)
Rhinocéros au parc Krüger (2013)

Plusieurs solutions au problème de la survie des rhinocéros ont été envisagées; certains préconisent un déplacement des rhinocéros, par exemple au Botswana (vous avez déjà essayé de déplacer un rhino, vous ? Moi non plus, mais je suis raisonnablement convaincu que ce n’est pas gagné d’avance…) où ils seraient plus en sécurité. Mais des remèdes plus originaux ont été proposés…

Ainsi, on a proposé de fournir le marché des cornes de rhinocéros avec des cornes « assaisonnées » à l’aide de vomitifs puissants, en espérant que ceux qui ingèrent le produit seront saisis de spasmes suffisamment désagréables pour les dégoûter. Hélas, le vomitif ne résiste pas longtemps, et de fait ne produit que rarement l’effet souhaité. On a aussi essayé de discréditer la corne de rhinocéros en soulignant que manger de la corne de rhinocéros équivalait à se ronger les ongles : c’est en effet, à la base, exactement la même matière. Rien n’y a fait, le cours de la corne de rhinocéros continue à monter chez les richissimes chinois adeptes de la médecine traditionnelle et désireux de retrouver les érections perdues de leurs vingt ans, si tant est qu’elles ont existé un jour.

Pourtant, l’idée ne paraît pas inintéressante; peut-être est-il possible de l’adapter. On peut imaginer qu’une entreprise mette sur le marché un produit miracle certifié à base de poudre de corne de rhinocéros. On y mettrait 99.999% de poudre d’ongles récupérés chez les manucures (cela valoriserait leurs poubelles), et 0.001% de vraie poudre de corne de rhinocéros. La mort naturelle des rhinos dans les jardins zoologiques devrait suffire à fournir la matière première en l’occurrence. Comment dites-vous ? C’est de la tromperie ? Comme il n’y a à ma connaissance aucune AOC ou AOP sur la corne de rhino, je ne vois pas le problème… D’ailleurs, même avec des appellations de ce genre, certains ne voient pas de problème non plus ! Il est vrai que dans le cas particulier, l’aide de Dieu (ou plutôt de ses sbires les moins recommandables) a pu  conférer la respectabilité nécessaire à cette transaction. Mais je m’égare…

Donc, nous disposons d’une poudre de corne de rhino (enfin, un peu, mais l’homéopathie vend des préparations encore largement plus diluées…) avec laquelle nous pouvons alimenter le marché et casser les prix, et donc rendre le marché inintéressant pour les braconniers. Les rhinos sont sauvés, et les vieux schnoques milliardaires adeptes de ce genre de médecine et accessoirement de parties fines sont contents.

On peut même faire mieux, en ajoutant discrètement à la mixture un peu de poudre de Viagra, le remède devient enfin efficace, et pourrait constituer le nouveau blockbuster d’une entreprise décidée à prendre le risque. C’est pas une bonne idée, ça ?

Partager :

Jeux de pieds…

Jeux de mains, jeux de vilains, dit l’adage… Que dire alors des jeux de pieds ?

En cette période de mai-juin 2015, le feuilleton FIFA provisoirement conclu par la démission de son président honni Sepp Blatter aura mobilisé les médias. Tout le monde se félicite du départ (peut-être bientôt suivi de quelque action en justice) de son principal dirigeant ainsi que de l’arrestation de quelques dirigeants véreux. On se félicite que « le ménage ait enfin été fait ». Mais cela correspond-il à la réalité ? Il y a peu, un titre affichait fièrement, « Après les magouilles, place à la magie » pour annoncer la finale de la Champion’s League entre le Barça et la Juventus. Comme si les magouilles, c’était du passé… On parle par exemple de la Juventus, club magouilleur entre tous (matchs truqués) qui a utilisé le dopage sans arrières-pensées à une époque relativement récente… Époque proche de celle où le vertueux actuel dirigeant de l’UEFA, Michel Platini, brandissait triomphalement une coupe sinistrement acquise sur penalty devant les cadavres allongés dans les tribunes du stade du Heysel

Comment dites-vous ? Je ne connais rien au football ? Un bon point pour vous, vous avez absolument raison. Il m’arrive de regarder un match à la télévision, lorsque la paresse me gagne et que je n’ai pas de photos récentes à classer; et Lionel Messi est tout de même plus agréable à regarder que l’épisode 41324 de « Another Crime in the City », mais voilà, ça ne va pas beaucoup plus loin. Et l’identité du vainqueur m’indiffère; ou plutôt, je la connais déjà avant le match : ce sont les dirigeants de l’UEFA, de la FIFA et des organisations associées dans l’évènement.

Que Sepp Blatter, un compatriote (désolé pour moi, je plaide non coupable…), soit véreux, on peut en être raisonnablement certain, même si à l’heure actuelle (13.06.2015) il n’a pas encore été inculpé. Que la FIFA soit minée par la corruption, cela ne fait pas le moindre doute, même si les accusateurs principaux ne sont probablement pas aussi vertueux  et désintéressés qu’ils veulent bien le laisser entendre. Mais laisser entendre que faire le ménage à la FIFA suffira pour rendre sa virginité à la planète football, même le regretté Coluche, voire le non moins regretté Pierre Desproges n’auraient pas osé ce genre de dérision (et je pense que cela ne les aurait absolument pas intéressés, d’ailleurs).

Comment imaginer, alors que l’on avance des sommes qui s’écrivent avec dix chiffres (en euros, je précise) pour un évènement comme un « Mundial » (ah oui, si tu dis « championnat du monde » t’es ringard !), que les gens parviennent à rester honnêtes, à notre époque où la notoriété est devenue un concept mesurable à l’aune d’un compte en banque, et qu’on chiffre la valeur d’un « sportif » au montant du transfert d’un club à un autre ? Surtout quand ce transfert sert surtout à priver un club adversaire de la présence de tel joueur…

Le sport est un merveilleux exutoire pour la jeunesse; mais la définition du mot « sport » est actuellement pervertie. Par la popularité, les médias, la notoriété; toutes notions qui impliquent de l’argent; et l’argent est porteur de convoitise. La convoitise est à la base de la corruption; de fait, la corruption de la FIFA et de l’UEFA ne sont que le reflet de la corruption du football (et pas que du football, mais bon, on va pas non plus s’éterniser, hein ?). « Faire le ménage » de la FIFA ne va rien changer (à part le fait en soi bénéfique qu’un troupeau de vieillards sera mis à la retraite où ils auraient dû aller il y a longtemps). Virer Blatter ? Oui, très bien, mais il est plus que probable qu’on ne virera ainsi que l’extrême pointe d’un iceberg et que le système va perdurer, peut-être un peu plus prudent qu’avant…

Partager :

Java FX

Depuis le rachat de Sun Microsystems par Oracle, on se demande un peu dans quelle direction se dirige Java sur la place de travail. Très dynamique dans le monde mobile (Android) et dans la galaxie serveur (Java EE), le monde du desktop est un peu laissé de côté : Swing est un développement abandonné, et la nouvelle technologie Java FX tarde à s’imposer. Pour explorer cette technologie, rien ne vaut l’essai pratique; j’ai donc profité de l’introduction de Java 8u40 en mars 2015 pour me jeter à l’eau dans l’environnement Java FX (avec tout de même un solide background de programmation Java). Java 8u40 introduit en effet pour la première fois des dialogues FX simples, auparavant supportés par le projet (excellent) Open Source controlsfx.

Quoi de mieux qu’un projet d’une certaine envergure pour tester les possibilités d’une technologie ? J’ai donc décidé, après tout de même quelques essais pour me persuader que cette technologie avait un sens, de mettre sur pied un gestionnaire de diapositives numériques. Mais bon, un peu plus sophistiqué tout de même que les outils (excellents au demeurant) comme XnView ou IrfanView, voire autres ACDSee. Il ne s’agit pas (seulement) de montrer des photos numériques planquées dans un répertoire du disque dur, mais de les organiser, les géolocaliser, les commenter, les séquencer, et les exporter sur divers médias (web, mobile, voire les « caster » en sans-fil sur la télé ou ailleurs avec Chromecast). En revanche, je n’avais pas l’intention de me livrer à des manipulation sophistiquées sur les photos, car d’autres font ça bien mieux (Lightroom, DXO, Photoshop, …) que je ne pourrais l’imaginer.

Les premières impressions sont plutôt positives; mais il faut un peu de temps pour apprendre à composer avec les multiples « ChangeListener », et un schéma hiérarchique de composants assez différent de celui de Swing. Il faut configurer eclipse (LUNA) pour être en mesure de travailler aisément avec Java FX; pour NetBeans, je n’ai pas essayé, mais c’est probablement supporté de manière native, puisque le produit est supporté par Oracle.

Mes premiers essais ont consisté à construire une fenêtre d’introduction qui est censée afficher par la suite la liste des présentations archivées en base de données, puis à implémenter la création d’une présentation à partir d’un répertoire. Juste histoire de comprendre comment générer des fenêtres, des menus, charger des imagettes et ouvrir l’image correspondante en plein écran sur un double clic de souris. FX permet d’arriver très vite à un résultat intéressant; c’est comme souvent dans les détails que se dissimulent les difficultés. Je vous propose de suivre ce développement dans les prochains articles, mais voici déjà quelques saisies d’écrans de développement :

sshow1

sshow2

sshow3

sshow5

A plus !

 

Partager :

Avalanches

Une nouvelle saison de ski à l’horizon : et déjà on parle du danger d’avalanches. Déjà des victimes, alors qu’il n’y a pratiquement pas de neige. Il y a bien sûr plein d’explications, de la part de spécialistes de haut niveau; mais je crois tout de même que la raison principale est ailleurs. La montagne a longtemps été fréquentée par des randonneurs amoureux de cet environnement si particulier. Lorsqu’ils faisaient une rando à peaux de phoque, le temps leur importait peu. Ils prenaient le temps d’observer la neige, les pentes, l’orientation du soleil; ils cherchaient à savoir d’où avait soufflé le vent lors des jours précédents pour tenter de deviner les corniches et les plaques.

Or, ces observations prennent beaucoup de temps; mais elles me semblent indispensables pour quiconque veut comprendre le milieu dans lequel il évolue. Certes, l’observation est un travail de patience; en effet, il n’est pas possible de se livrer à une observation attentive du milieu et simultanément monter d’Arolla à Bertol en moins de deux heures; lorsque l’on arrive de Genève et que l’on monte en vingt minutes au Mont Fort, on n’est pas forcément motivé pour s’asseoir un moment afin d’examiner les conditions, se renseigner auprès des personnes indigènes, prendre le temps de comprendre les conditions de neige; mais je pense que c’est clairement la seule et unique manière de diminuer les risques liés à la pratique du ski de haute montagne et hors pistes balisées.

Je voudrais applaudir bien fort l’initiative de Dominique Perret, skieur « fou » s’il en est. Il s’engage pour définir un espèce de certificat ou de brevet qui permettrait de témoigner des connaissances indispensables à la pratique raisonnable du ski hors pistes. Une connaissance qui manque trop souvent aux skieurs-alpinistes hyper performants qui avalent des dénivelés impressionnants en moins de temps qu’il n’en faut à vous ou moi pour escalader un escalier, voire aux freeriders hyper-spectaculaires qui sautent des barres de plus de dix mètres au hasard d’un périlleux arrière parfaitement maitrisé.

Un bon freerider est un freerider vieux. Dominique n’est pas encore vraiment vieux; mais c’est probablement  le meilleur de sa génération. C’est un freerider qui a appris il  y a longtemps à observer le terrain, la météo, la neige. Pas besoin de GPS, de DVA, d’airbag, de balises de survie pour cela : juste un peu de temps, de réflexion, et beaucoup d’humilité. Le matos et les accessoires électroniques ne sont pas inutiles; mais cela vient après. Et ces accessoires ne sont en aucun cas un alibi pour prendre un risque supplémentaire.

Je ne souhaite pas me poser en exemple; mais j’ai pratiqué la peau de phoque pendant plus de cinquante ans, et pendant près de trente ans dans des pentes et des environnements exposés. Au début, je n’avais pas de DVA, car cela n’existait pas; cela ne m’a pas empêché de descendre des pentes qu’aujourd’hui encore, malgré un matériel extraordinairement performant, certains hésitent à aborder. Et je suis toujours de ce monde, sans DVA, sans airbag, et sans GPS. Ces bidules ne sont pas inutiles, loin de là; mais ils sont là pour pallier aux erreurs que vous allez inévitablement commettre un jour. Et accessoirement, pour faire gagner de l’argent aux constructeurs de ces divers équipements. Ces accessoires devraient idéalement ne jamais être utilisés; ou alors, c’est qu’on a fait une erreur.

Amis skieurs qui aimez les pentes hors des pistes, apprenez à comprendre le milieu dans lequel vous évoluez. La montagne est si incroyablement belle : pourquoi la gâcher avec un souci de chronomètre ? Pourquoi faire passer une performance forcément anecdotique avant le plaisir combien plus durable de la contemplation? Essayez plutôt de  vous intégrer dans ce milieu complexe et magnifique, et au bout d’un certain temps, vous comprendrez automatiquement les erreurs à ne pas commettre, et comment éviter les risques inutiles. Et vous tirerez encore plus de plaisir de votre expérience dans ce milieu extraordinaire qu’est la montagne.

Bonne trace en 2015 !

 

Partager :

ECOPOP

Ecologie et Population : une nouvelle initiative populiste qui délivre le message simple suivant : La planète est polluée par l’homme, s’il y a moins d’humains, il y aura moins de pollution; donc, supprimons (ou au moins diminuons drastiquement) la population. Simple et clair, non ? Sauf que l’initiative préconise de fermer les frontières du pays des nains de jardin, et de distribuer deux -trois cartons de préservatifs et de pilules contraceptives aux sous-humains de l’extérieur pour qu’ils fassent le boulot de leur côté.

Mais on ne préconise pas vraiment de limiter la population de nains de jardin : simplement limiter les autres. Il n’y aura jamais assez de nains de jardin, c’est bien connu… Mais le cynisme de cette proposition va beaucoup plus loin; sous le couvert mensonger de préoccupations écologiques, c’est des motivations isolationnistes et  racistes qui sont prônées par l’initiative. Que les autres arrêtent de procréer, pour faire de la place aux nains de jardin : en substance, c’est ce qui se dégage de ce texte nauséabond. C’est pourtant un fait  que le pays des nains de jardin serait probablement aussi gravement touché, parce qu’une telle initiative obligerait pas mal de gens des couches moins aisées de la population à émigrer sous d’autres cieux : pas de travail en raison d’industries en faillite, donc émigration et donc abaissement de la population, surtout en l’absence d’immigration. Mais ceci, l’initiative se garde bien de le dire : on ne fait tout de même pas ce genre d’initiative en disant le vérité, n’est-ce pas ? On a bien retenu la leçon de Reblochon.

C’est regrettable, parce que la discussion mériterait d’être engagée : quel avenir voulons-nous ? Mais une telle discussion ne peut se faire dans le seul pays des nains de jardin : c’est d’une auto-suffisance insupportable que de simplement l’envisager. Le comble, c’est de proposer de financer des capotes ou des pilules aux pays pauvres; parce que c’est les pauvres qui font plus de gosses qui polluent, on est bien d’accord ? Ils ont pas le fric pour se payer une télé alors ils baisent au lieu de regarder une série débile comme les gens civilisés et écolos que nous sommes, c’est bien ça ? En fait je parle de capotes; mais c’est peut-être des pinces à castrer qu’il faudrait prévoir, non ? Messieurs les écolonazis, votre initiative est trop nauséabonde pour qu’elle puisse susciter un dialogue qui pourtant serait bien nécessaire. L’écologie est complexe, l’objet le plus complexe probablement de notre terre; qu’elle puisse servir de refuge à des idées aussi nauséabondes et immondes n’est qu’une autre facette de cette complexité. Peut-être que pour certains d’entre vous, il y avait un sentiment louable au départ : le résultat est impardonnable, et vos visées sont simplement et définitivement inhumaines.

Il n’est pas impossible que cette initiative passe la rampe, car les nains de jardin sont et restent des nains, malgré l’amour que je porte à mon pays. Ce sera la fin des nains de jardin; le suicide annoncé par l’ineffable Arnaud Montebourg enfin réalisé. J’espère seulement que dans ce cas, vous aurez la dignité d’assumer, ce que Reblochon n’a pas su faire. Mais bon, dans son cas, c’est beaucoup moins grave…

 

Partager :