Louise est née le premier juin 1913 à St.Pierre de Boeuf (Loire), d’un père allemand (M. Witz) et d’une mère italienne (Mme Alberitzi). La guerre qui allait éclater un an plus tard allait imposer au père de s’enrôler parmi les troupes du Kaiser. A la fin de la « grande guerre », Louise allait, avec sa sœur, déménager en Suisse, dans la région de Bâle; elle était placée dans un établissement pour enfants chez les diaconesses, ces mêmes sœurs chrétiennes qui ont par la suite donnée lieu à de sinistres histoires.
Plus tard, elle ira se placer comme jeune fille au pair en Suisse Romande, à Bougy-Villars sur la côte lémanique, chez un notable vigneron de la région.
Elle fera la connaissance de Marcel Jaton lors d’une course de montagne, au sommet du Lauberhorn.
Ils s’établiront en 1950 aux Monts sur Bex, dans la maison actuelle, qui ressemblait à ce moment plus à une ruine qu’à une maison. Des planchers troués, pas d’eau ni d’énergie, pas de chauffage… Les premières années sont très difficiles avec un enfant en bas âge. Le seul approvisionnement en eau est une source dans la forêt, située 80 mètres en contrebas de la maison, ce qui rend l’approvisionnement (lessive, consommation, toilette) pénible, surtout l’hiver quand il faut casser la glace sur la source.
Pour les courses, c’est à l’avenant : il n’y a pas de chemin carrossable, et tout doit être monté avec le sac à dos, avec un bébé sur les bras pour arranger les choses. Il faudra attendre 1965 (15 ans, donc) pour qu’il devienne enfin possible d’accéder à la maison avec un véhicule. Le chemin d’accès est resté le même, d’ailleurs, non goudronné, et effarouchant certains visiteurs !
Petit à petit, grâce aux efforts de Louise, la situation s’améliore; son époux est décédé vers la fin des années soixante, elle restera aux Monts (aidée dans la mesure du possible par son fils) presque jusqu’à sa mort en septembre 2004, à l’âge de 91 ans. Sa passion pour la montagne et la nature, son intérêt pour la broderie et le tricot, avec le jardinage, lui permettront de supporter la solitude, sauf en fin de vie, où sa vue défaillante ne lui permet plus de broder, et ses jambes ne lui autorisent plus de belles promenades dans cette propriété à laquelle elle avait tant donné.