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Touche pas à mon hosto !

Neuchâtel est un petit canton francophone au Nord Ouest de la Suisse, situé entre la rive Nord-Ouest du lac de Neuchâtel et la frontière française qui partage la chaîne du Jura dans sa longueur, du Nord au Sud. Comme tous les cantons de Suisse, Neuchâtel a ses particularités, ses avantages et ses problèmes; mais l’un des soucis les plus immédiatement perceptibles à l’étranger qui débarque en ces terres est l’antagonisme entre le Haut (le Jura adossé à la frontière française) et le Bas (le littoral, pour l’essentiel) du canton. Deux villes incarnent cette rivalité, Neuchâtel, la capitale, au bord du lac, représente le Bas du canton; c’est une ville d’orientation politique plutôt de droite, alors que la Chaux-de-Fonds (on peut y joindre la cité du Locle toute proche) est à près de 1000 mètres d’altitude et de tradition ouvrière, donc plutôt à gauche politiquement. Pendant les trente glorieuses, la Chaux-de-Fonds était une ville riche de l’industrie horlogère et de la mécanique de précision; mais les temps ont changé, et si l’industrie horlogère est toujours présente, elle a délaissé la grande production pour le luxe; moins d’emplois, et moins de revenus… Et un sentiment d’injustice pour la ville qui voit progressivement diminuer sa notoriété et ses infrastructures.

Parmi les nombreuses sources de tensions (réelles ou imaginaires) qui entretiennent l’agacement entre le Haut et le Bas du canton, les hôpitaux constituent un thème de premier choix. Les deux villes possèdent chacune un hôpital; ces deux établissements d’importance et de catégorie similaire sont situés à 24.7 km en automobile l’un de l’autre (source : Google Maps). D’aucuns s’étonneront d’une telle proximité, et ils n’ont pas tort : comment justifier une telle prodigalité alors que ailleurs, on cherche désespérément à diminuer les coûts de la santé ? Le canton est sans doutes très fortuné ?! Eh non ! Il est dans les chiffres rouges depuis plusieurs législatures, et ne semble pas vraiment sur la bonne voie pour retrouver des finances équilibrées.

Mieux, il y a quelques temps, une initiative a été déposée pour « deux hôpitaux indépendants et complémentaires » (sic); déposée, et acceptée ! Nonobstant les questions que le béotien pourrait se poser quant à la signification de « indépendant » et « complémentaire » ainsi mis côte à côte dans un libellé d’initiative, cela implique que cette situation va perdurer par volonté populaire; il faut dire à la décharge des acceptants que le contre-projet bidouillé par les autorités n’était guère acceptable, reposant sur un site mal placé, impossible à agrandir, et coincé entre un grand garage, un chemin de fer et un stade de football rarement utilisé, mais néanmoins encombrant. Le canton de Neuchâtel n’est donc pas près de sortir des chiffres rouges, d’autant qu’il ne serait pas très judicieux d’augmenter l’imposition, cette dernière étant d’ores et déjà située à des niveaux nettement supérieurs à la moyenne des autres cantons suisses !

Il y a en Suisse de nombreux autres cas d’hôpitaux « indépendants » dans un périmètre restreint; près de la Chaux-de-Fonds, justement, à exactement 15,8 km se trouve un autre hôpital, celui de St. Imier; bon, c’est un autre canton, mais on y soigne les gens de la même façon; à 31.4 km de l’hôpital de Neuchâtel se trouve l’hôpital de Bienne, et à 40.5 km celui d’Yverdon-les-Bains. Cette relative pléthore ne participe pas vraiment à la qualité des soins dans une région; lorsqu’il devient nécessaire de requérir à un traitement réellement performant, tous ces hôpitaux sont dépassés; les patients sont redirigés vers Berne, Lausanne, Genève ou Basel… La qualité des soins n’a rien à voir avec ce désir de disposer d’un hôpital à proximité; dans cette optique, ce serait plutôt contre-productif. Le désir d’avoir un hôpital tout proche relève de l’irrationnel : on fait des kilomètres pour faire ses courses dans un centre commercial ou en France voisine, et on ne veut pas en faire pour bénéficier de soins de qualité ! D’ailleurs, certaines gens l’ont bien compris, et exigent d’être soignés hors du canton; et ce n’est sans doute pas par souci d’économie pour les finances du canton.

Il existe des contre-exemples : actuellement, la construction de l’hôpital du Chablais avance à grands pas, et constitue une réalisation sur deux cantons. Les problèmes ont été infiniment plus complexes à régler que dans le cas du canton de Neuchâtel (salaires différents, impôts différents, assurances, etc…), il y a fallu pas mal de temps, de discussion et de diplomatie, mais le bâtiment sera bientôt construit, assurant des soins efficaces pour toute la zone Riviera, Chablais et Bas-Valais. La construction est idéalement située à proximité immédiate des moyens de transport. De quoi en prendre de la graine ? 

 

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Élections sous influences…

Les récentes élections françaises ayant conduit à l’intronisation d’Emmanuel Premier ont mis en évidence une fois de plus deux tendances dans nos démocraties occidentales :

  • La montée de l’extrême droite avec les arguments populistes bien connus depuis les années 1930 (il est frappant d’écouter un discours d’archives de 1932 et de le mettre en parallèle avec un discours électoral de certain parti français ayant participé au second tour en 2017, avec des similitudes étonnantes comme « le droit des nations avant les droits de l’homme »). Rappelons tout de même (on ne le fera jamais assez) que Hitler a été élu démocratiquement…
  • L’influence des réseaux informatiques sur l’opinion des électeurs. Les réseaux sociaux sont devenus une merveilleuse caisse de résonance pour diffuser des informations plus ou moins correctes. On a des exemples de bizutage de lycée via Facebook qui se sont très mal terminées; les attaques contre des politiciens adversaires ne sont pas en reste, et vont probablement gagner en intensité dans les prochaines campagnes.

Le recours au réseau informatique pour véhiculer des « informations » est devenu une véritable arme; l’engagement de pirates informatiques pour déstabiliser l’adversaire politique est devenu une quasi-certitude depuis la défaite de Hillary Clinton; le piratage des messageries de quelques responsables de la campagne de Macron ont constitué une tentative de trouver des « affaires » pour déstabiliser le candidat; n’ayant rien pu trouver de vraiment compromettant,  certains ont fait transpirer une « fake new » sur un compte caché aux Bahamas que l’un des adversaires s’est empressé de relayer, comme par hasard, lors de ce qu’il faut bien appeler un « débat ».

Les réseaux informatiques sont devenus un véhicule de désinformation alors qu’il n’y a pas si longtemps on pensait qu’ils allaient favoriser les démocraties par l’accès libre à une information neutre et non biaisée. C’est malheureusement souvent l’inverse que l’on constate aujourd’hui : l’information est manipulée, et les nouvelles significatives sont englouties sous une telle masse de fausses informations qu’elles tendent à passer inaperçues, ou sont décrédibilisées par des affirmations gratuites et non vérifiables.

Daech utilise les réseaux sociaux pour une propagande mensongère, Donald Trump diffuse des mensonges qu’il ne se donne même plus la peine de justifier, d’autres encore s’appuient sur Facebook et autres médias de ce genre pour calomnier et détruire l’adversaire. Comme ils n’ont pas les compétences techniques nécessaires pour lancer des opérations d’envergure (comme pirater des comptes de messagerie d’un groupe important de personnes), ils achètent les services d’informaticiens très compétents et assez »borderline », comme ceux que l’on trouve en quantité du côté de Saint-Pétersbourg, par exemple. Il est facile de les reconnaître sur place : ils roulent souvent en voiture de luxe et fréquentent les meilleurs restaurants de la ville.

Coïncidence ? Saint-Pétersbourg est aussi la ville du tsar Vladimir, qui doit observer la situation avec un amusement certain : les démocraties occidentales (ou du moins certains de leurs membres les moins recommandables) au travers de « partis » politiques par ailleurs financés en partie par les contribuables  le paient (ou paient ses propres contribuables russes) pour qu’il déstabilise ces mêmes démocraties !

Le tsar Vladimir n’est qu’un exemple; les systèmes informatiques sont peu protégés, et un bon informaticien peut assez facilement pénétrer un compte de messagerie donné à partir du moment où il connaît les principaux acteurs d’une campagne électorale. Par ailleurs, les réseaux sociaux ont pour but d’engranger un maximum de membres pour faire monter les recettes publicitaires, et ne sont donc pas trop regardants sur la nature des informations véhiculées. Apple, pour ne citer qu’eux (la société vaut 800 milliards et bientôt mille, à tout seigneur tout honneur), préfère censurer des œuvres d’art sous prétexte que des nus y sont représentés alors que simultanément des informations clairement racistes et extrémistes sont diffusées sur les iPhone et autres iPad… On devine aisément ce qui sera le plus regardé par les utilisateurs, et qui donc générera le plus de réactions synonymes de gains publicitaires !

Les démocraties occidentales ont du souci à se faire. Les réseaux informatiques vont jouer ces prochaines années un rôle de plus en plus prépondérant dans l’opinion publique; or, l’opinion publique, c’est ce qui fait en grande partie la politique. Et on s’aperçoit désormais qu’elle est devenue facile à manipuler grâce aux réseaux informatiques. A quand une véritable surveillance des réseaux ? Et comment surveiller une véritable armée de hackers quasiment impossible à localiser, sans segmenter le réseau (à la chinoise, mais il n’est pas certain que ce soit véritablement efficace) et ainsi perdre une grande partie de l’intérêt d’un réseau ouvert universel ?

Les futurs monarques et autres présidents ont du pain sur la planche; mais en sont-ils conscients ?

 

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Pénélope et la tapisserie

Voici plusieurs jours que celui qui aurait dû devenir le troisième François de la dynastie républicaine de France 5.0 s’enfonce dans les sondages et s’accroche contre toute raison à un rêve qui a d’ores et déjà tourné au cauchemar de toute la droite traditionnelle française. Une publication du Canard Enchaîné, acteur incontournable du paysage médiatique français, publication probablement initiée par une « fuite » de l’un de ses « amis » de la droite, aura suffi pour lancer la rumeur. L’amplification fournie par les réseaux sociaux, puis une interview de son épouse Pénélope, diffusée sur « Envoyé spécial », l’auront discrédité dans l’électorat français, même s’il assure vouloir s’accrocher. 

Ce qui m’a frappé dans cette affaire, ce n’est pas le probable emploi fictif organisé par « FF » pour encaisser un petit million d’euros pour faux frais : après tout, il est politicien, et ce genre d’affaires est relativement courant dans ce milieu, que l’on soit de gauche, de droite, du centre ou d’ailleurs. Et de manière assez peu surprenante, ce sont ceux qui se réclament le plus d’un comportement vertueux qui se voient entraînés dans les affaires les plus glauques. Non, ce qui m’interpelle, c’est l’attitude de l’épouse, Pénélope Fillon. Dans le cours de la fameuse interview diffusée par « Envoyé spécial », on s’est surtout intéressé à la fameuse phrase où elle dit ne jamais avoir travaillé de quelque manière que ce soit pour son mari, ce qui valide l’accusation du « Canard ». En revanche, un peu auparavant, elle dit aussi « s’être inscrite à l’Université parce que ses enfants ne la considèrent que comme une mère, alors qu’elle désire aussi donner une image plus valorisante d’elle-même » (enfin, c’est le sens général de sa phrase). C’est le constat d’insignifiance de la femme dans le rôle de mère à l’ombre de son mari brillant et connu. Plus que la fameuse phrase qui pose tant de problèmes à François (qui, comme Dominique, aurait pu et dû devenir roi), cette phrase donne du poids à l’accusation du « Canard Enchaîné » : Cette femme a été réduite au rôle de femme au foyer par la carrière de son mari, et rien d’autre. Elle a abattu un travail immense pour lui, mais pas comme assistante parlementaire, comme le prétend le candidat FF; simplement en jouant son rôle de mère.

On peut bien sûr argumenter qu’elle a droit à un « salaire » pour ce travail, et j’en tombe entièrement d’accord. Mais je doute que le mode de rétribution choisi par son mari soit légal dans le contexte actuel (d’ailleurs, je ne connais pas beaucoup de femmes, hélas, qui soient rétribuées de quelque manière que ce soit, légale ou non pour ce rôle de mère qui est pourtant si important et parfois lourd à assumer); et je doute aussi qu’elle ait personnellement profité de cette rétribution sinon en tant que membre de la famille-PME Fillon.

Depuis une quinzaine, « FF » nous joue un mauvais film : il met en évidence son épouse (traditionnellement présente au dernier rang dans ces meetings, maintenant au premier rang aux côtés de son époux aimant et attentionné), se présente comme défenseur indigné du travail de son épouse… C’est bien, mais il omet de souligner la véritable nature du travail d’une épouse mère de surcroît. Mère, ce n’est pas un travail, c’est un privilège; en revanche, assistante parlementaire, alors ça oui, c’est un travail, valorisant de surcroît, et qui peut être rémunéré. Mesdames, le chemin vers une égalité de traitement est encore long : un des nombreux écueils auxquels il faudra s’attaquer est la reconnaissance et la rémunération du travail de femme au foyer et de mère. Et une rémunération pas au travers de magouilles dignes d’un politicien de bas étage faites sur le dos du contribuable…

La Pénélope de la mythologie passait le temps en faisant et défaisant jour après jour une tapisserie en attendant son mari qui courait le guilledou avec Circé et bien d’autres. La Pénélope de François a élevé ses enfants en attendant que son mari revienne de réunions parlementaires. Sur le fond, y a-t-il quelque chose de changé ?

 

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Cyberattaques

Il y a ces jours, en marge de la transition entre Obama et Trump, une vaste polémique sur les cyberattaques en général et sur l’influence que pourrait exercer un gouvernement sur un autre (Poutine a-t-il influé sur le résultat des élections américaines ?) en particulier. Évidemment, le rouquin lunatique assure qu’il n’en est rien, et va jusqu’à prétendre que les démocrates ne savent pas gérer la sécurité des systèmes informatiques alors que les républicains, eux, ont un système en béton. Il se met ainsi en porte-à-faux avec le FBI, la NSA et la CIA pourtant administrations gouvernementales.

Ce n’est pas la première fois que l’on soupçonne la Russie de pirater les réseaux gouvernementaux de divers pays, et d’influer sur la politique internationale à coups de piratages informatiques. Les informaticiens russes sont notoirement très performants; et attaquer le département militaire fédéral suisse depuis Saint-Pétersbourg (exemple pris au hasard…) ne doit pas être plus compliqué que d’attaquer un banque; probablement moins. Les soupçons sont donc, sinon justifiés, du moins loin d’être irréalistes.

Nonobstant les considérations éthiques et politiques qu’il peut y avoir pour un futur président à critiquer publiquement des institutions (comment Trump pourra-t-il après ça confier des responsabilités aux administrations qu’il est censé utiliser comme outils de gouvernement, puisqu’il les considère comme non crédibles ?), le débat se fait au mépris des plus élémentaires considérations techniques, pourtant bien connues des spécialistes de la sécurité des systèmes informatiques. Il est vrai que Donald ne craint guère les affirmations à l’emporte-pièce dans ses tweets : aux autres de démontrer l’ineptie de ses dires; et s’ils le démontrent, qu’importe ? En effet, il y a certainement un autre tweet de ce même Trump où il affirme le contraire. Et cela se confirme immédiatement : il fait volte-face quelques jours plus tard en admettant que ces attaques proviennent certainement de Russie, en ajoutant toutefois (sur la base de quelle information ?) que Poutine y est certainement étranger.

Comme par hasard, à la veille de la prestation de serment de Trump, de nouveaux rapports sont publiés parlant de frasques sexuelles du futur président de la nation la plus puissante du monde. Le fait que ces « informations » soient ou non fondées est relativement sans importance; au vu du discours du bonhomme, elles sont en tous cas vraisemblables. Mais le fait important, c’est que le futur président des Etats-Unis est non seulement déstabilisé, mais de plus en plus décrédibilisé avant même d’être officiellement élu ! Bon, pour la décrédibilisation, il n’y avait pas besoin de cette aide là, Donald l’assure tout seul par ses tweets imprévisibles. Mais un qui doit bien rigoler, c’est le tsar Vladimir ! La CIA n’aurait-elle pas un rapport sur l’augmentation de la consommation de champagne et de vodka au Kremlin depuis l’élection de Trump ?

 

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La Poste, mieux avant ?

Dans le cadre de la grande thématique « C’était mieux avant », la Poste suisse fait assez fort, ces derniers temps, pour confirmer cette hypothèse.

Dernièrement encore, je suis entré dans un office de poste pour envoyer à quelques amis non domiciliés en Suisse (vous vous rendez compte, des étrangers !) des cartes de vœux en forme de calendriers de format A3, comme je le fais chaque année depuis environ dix ans. Pour ce faire, j’achète des emballages en carton vendus par la Poste pour ce genre d’envoi, et je les donne au guichet. J’en ai normalement pour 30 à 40 euros de frais de port; je sais, je ferais mieux de parcourir en voiture les 20 kilomètres qui me séparent de la frontière française; mais quand on est paresseux… Toujours est-il que le 28 décembre 2016, j’achète des emballages qui sont légèrement différents de ce que j’ai l’habitude de me procurer. C’est marqué dessus « RECYCLING », cela donne bonne conscience, et dans un premier temps, je me félicite de cette initiative de la Poste. J’ai tout de même l’impression qu’ils sont légèrement plus grands, mais bon, d’une année à l’autre, et l’âge aidant, on peut se tromper. Je vais au guichet avec mes 5 (cinq) calendriers emballés et étiquetés, et après quelques hésitations, l’accorte jeune dame qui me fait face prend mes paquets en charge, et me donne 5 étiquettes de dédouanement à remplir. Jusqu’ici, rien de surprenant, j’en remplis trois quand elle m’interpelle : « Ah, mais vos colis sont hors dimensions, il faut remplir un autre formulaire ». Je lui explique que cela fait dix ans que j’envoie ce genre de colis, mais elle me montre les règlements, mesure le paquet, et me fait la preuve que mon paquet dépasse les dimensions limite. Elle me donne donc 5 autres formulaires à remplir, nettement plus complexes, avec plein de champs à remplir, en particulier mes propres coordonnées. L’informatique n’a visiblement pas encore fait son apparition à la Poste, enfin bon je m’exécute, cela me prend bien vingt minutes, plus encore dix minutes pour refaire la queue afin d’accéder aux services de la même guichetière. Elle doit du coup compléter les formulaires, et cela reprend un bon quart d’heure, puis elle m’annonce le prix, ce que dans ma grande innocence je n’avais pas songé à vérifier, pensant très naïvement que pour un même contenu, le prix allait être analogue. On ne s’est pas fait faute de me détromper rapidement, à la Poste : 200 € de frais de port ! Nettement plus que la valeur du contenu, justifié par un dépassement de la norme arbitraire de 2cm pour les emballages pourtant vendus par ce même convoyeur ! J’ai passé presque une heure dans un bureau de poste inconfortable, en faisant également poireauter les autres clients, tout ceci pour me faire escroquer (désolé, je ne trouve pas d’autre mot). Et comme j’ai passé une heure, je n’ai pas très envie de redemander mes cartons qui sont déjà dans la caisse d’expédition, et de repartir avec, donc je m’énerve stupidement. Et je ne me fais pas faute de dire à la guichetière qu’on ne m’y reprendra plus.

Bien entendu, c’est exactement ce genre de réaction que la Poste souhaite provoquer. Chasser les clients des offices postaux, cela permet de dire que cet office postal n’est pas rentable et donc de le fermer. Comme dans toute entreprise, le personnel coûte trop cher, et les bureaux de poste, souvent admirablement situés au centre des localités, représentent des biens immobiliers précieux qu’il est beaucoup plus rentable de louer à des entreprises que d’exploiter soi-même. Cela permet de virer les employés, donc d’économiser des salaires, et de gagner sur des loyers qui tendent à devenir exorbitants. Le fait que lesdits employés doivent ensuite pointer au chômage, cela ne concerne plus la Poste, mais la communauté qui cotise pour le chômage au travers des impôts. Le service postal, on le confie à la fleuriste ou à l’épicier voisin, qui moyennant une rétribution de misère (souvent inférieure à la simple location, au prix du mètre carré, du coin de magasin qu’il devra consacrer à la Poste), va fournir un service minimaliste qui obligera chaque utilisateur, dès qu’il a un problème un peu plus complexe que le minimum vital, à faire des kilomètres pour trouver un véritable office postal. Comment ? Des personnes âgées qui peinent à se déplacer ? Elles n’ont qu’à s’adapter, ou mieux, disparaître. Au pire, qu’elles utilisent mieux les possibilités d’Internet. Comment ? Vous ne savez pas utiliser Internet ? Mon pauvre vieux, vous savez que vous êtes obsolète ?

Techniquement, le traitement du courrier a fait d’énormes progrès par rapport à ce qui était la norme il y a une trentaine d’années, à l’époque du service public de ce qui s’appelait alors les PTT (Les mauvaises langues traduisaient l’abréviation par « Pas Trop Travailler). De ce côté, il n’y a pas photo, et je doute qu’on veuille revenir en arrière dans le cadre d’une opération « C’était mieux avant ». Mais au-delà de la Poste (et de Swisscom et d’autres entreprises anciennement régies responsables d’un service public), la logique a changé. La notion de service a disparu au profit de la notion de rentabilité. Ceci n’est pas forcément un mal en soi : une entreprise rentable permet de réaliser des bénéfices et donc coûtera théoriquement moins cher à la communauté, d’où une amélioration globale du niveau de vie; mais l’interprétation qui en est faite actuellement tend à distribuer les bénéfices de la rentabilité aux nantis, à l’exclusion de personnes moins bien loties financièrement, qui du coup se trouvent de plus en plus paupérisées. Dans le cas d’une entreprise comme la Poste, c’est la communauté qui va devoir payer les bénéfices réalisés au profit des actionnaires et des membres de la Direction. Le bas de l’échelle finance les personnes plus aisées. Et ceci, c’est difficile à admettre. Dans le cas d’entreprises où le gouvernement est l’actionnaire principal, c’est totalement inadmissible; c’est pourtant le cas de la Poste. Entre autres…

Je ne sais pas si ma guichetière se retrouvera bientôt au chômage; mais si la tendance se confirme, je ne donne guère plus de 4 ou 5 ans d’existence à l’office de poste cité plus haut dans ces lignes. Un service minimal sera confié au kiosque de la place du Marché, et il faudra aller jusqu’à la ville voisine pour les transactions postales plus compliquées que le simple envoi de lettres ou de colis « standard »… C’est le progrès; cela ne veut pas dire que c’était mieux avant, mais cela ne signifie pas non plus que c’est infiniment mieux maintenant. Une question de point de vue, sans doute…

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Testostérone

La testostérone est une hormone stéroïdienne, du groupe des androgènes. Chez les mammifères, la testostérone est sécrétée essentiellement par les gonades, c’est-à-dire les testicules des mâles et les ovaires des femelles, à un degré moindre ; en plus faibles quantités, les glandes surrénales et quelques autres tissus produisent également de la testostérone. C’est la principale hormone sexuelle mâle et le stéroïde anabolisant « originel ».

Chez l’humain, la testostérone joue un rôle clé dans la santé et le bien-être, en particulier dans le fonctionnement sexuel. Entre autres exemples, ces effets peuvent être une libido plus importante, une énergie accrue, une augmentation de la production de cellules sanguines et une protection contre l’ostéoporose. Étant un des principaux androgènes, la testostérone est nécessaire à un bon développement sexuel chez le mâle.

Dans les cas typiques, le corps d’un homme adulte produit en moyenne sept à huit fois plus de testostérone que celui d’une femme. Cependant, à l’échelle d’une population, les gammes de concentration pour les hommes et les femmes sont extrêmement étendues, de telle sorte qu’elles se chevauchent pour les valeurs basses (homme) et hautes (femme), respectivement. D’autre part, il semble que les femmes sont de certains points de vue plus sensibles à cette hormone. (Wikipédia)

La testostérone a des effets remarquables chez pas mal de populations animales et -à fortiori- humaines. Sans insister trop lourdement sur le record du 200 mètres plat féminin (par exemple) détenu depuis 1988 par Florence Griffith-Joyner (aujourd’hui décédée) en 21 secondes 34 (un temps jugé actuellement inaccessible), on peut s’intéresser au canard colvert, un très bon mari, fidèle, mais dont le poids d’un testicule passe d’un misérable gramme à 120 (!) grammes dans la saison des amours, transformant notre paisible canard en serial violeur. Il semblerait que cette caractéristique soit liée à la diminution de la longueur des jours, et qu’elle n’affecte pas que les canards, mais aussi les humains (hommes et femmes). On peut donc estimer que plus les jours deviennent courts, plus le taux de testostérone chez les humains devient élevé.

On peut dés lors légitimement se demander si l’organisation d’élections en fin d’année est judicieuse : les esprits perturbés par un excès de testostérone vont-ils pouvoir conserver un degré de rationalité suffisant pour passer outre aux impulsions données par leurs gonades ? Non que l’on ne craigne une inclination subite entre Marine le Pen et Jean-Luc Mélanchon, mais ne pourrait-il pas exister des influences plus subtiles dans ces périodes troublées par ce dérèglement hormonal temporaire ? Par exemple, récemment, une inclination involontaire pour un candidat au discours sexuellement fort explicite (d’ailleurs, le fait que le prénom de l’intéressé soit aussi celui d’un célèbre canard immortalisé par Walt Disney n’est peut-être pas une simple coïncidence…)? Alors qu’il faut bien admettre que la candidate rivale n’avait sur ce plan-là pas grand-chose à mettre en avant; à l’époque, son mari avait fait beaucoup mieux avec la jupe de Monica Lewinski…

Alors, si on essayait d’organiser les élections au début de juillet ? Hillary Clinton aurait-elle eu plus de chances ? Peut-être… Après tout, sur le strict plan comptable, elle a tout de même collecté plus de voix que son rival. On pourra donc recycler avec quelques modifications la plaisanterie faite à l’époque sur George W. Bush :

Donald Trump se rend dans une école primaire pour rencontrer les élèves :

Après son discours, il permet une période de questions.
– Alors qui a une question? demande Donald Trump.
Un petit garçon lève sa main.
– Oui petit, quel est ton nom?
– Billy, M. le président.
– Quelle est ta question Billy?
– Pourquoi êtes-vous président alors que Hillary Clinton a eu plus de votes que vous au scrutin ?

A ce moment la cloche se met à sonner annonçant la récréation. Trump dit qu’ensuite il poursuivra la période de questions.

Au retour de la récré, Donald Trump demande :
– Où en étions-nous? Ah oui, la période de questions. Y a t-il quelqu’un qui a une question?
Un petit garçon lève sa main.
– Oui petit, quel est ton nom?
– Steve M. le président.
– Quelle est ta question Steve?
– En fait… J’en ai trois M. le président :
1) Pourquoi êtes-vous président alors que Hillary Clinton a eu plus de votes que vous au scrutin ?
2) Pourquoi la cloche de la récré a sonné 30 minutes plus tôt ?
3) Qu’est-il arrivé à Billy ?

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Trump, Poutine, Erdogan, Orbàn, le Pen and Co

On l’a déjà dit : les démocraties occidentales sont malades; on ne pensait toutefois pas à ce point. L’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne avait développé un logiciel basé sur un moteur d’intelligence artificielle très sophistiqué qui avait prédit que Hillary Clinton allait gagner presque à coup sûr. Je ne sais en revanche pas si ce même logiciel avait ou non anticipé le Brexit… L’intelligence artificielle a apparemment encore un très long chemin à parcourir avant d’être en mesure de prédire les actions humaines.

Nos démocraties mettent à leur tête de plus en plus souvent des dirigeants qui orientent leur pays plutôt vers le repli sur soi que vers l’ouverture. Dans de nombreux pays, le métier de constructeur de murs va devenir un métier d’avenir… Mais il n’est pas certain que cela représente une solution à long terme. Beaucoup de fleurons de l’industrie suisse nous ont été apportés par l’immigration : les micromécaniciens bourguignons français qui ont passé la frontière pour sauver leurs vies et qui ont fabriqué des montres; les teinturiers allemands qui ont fui l’Allemagne pour s’établir à Bâle et jeter les bases d’une industrie pharmaceutique; jusqu’aux riches Français qui ont mis à l’abri de la république de Genève leurs avoirs lors de la révolution, créant un pool de banques privées unique au monde…

Bon, c’est vrai que ces étrangers occupent des places de travail qui pourraient l’être par des Suisses. Enfin, parfois… De là à élire un polichinelle comme Trump aux commandes du pays le plus puissant du monde… Un pote de Trump a dit de Hillary Clinton qu’elle n’avait pas les couilles (ce qui semble anatomiquement irréfutable) pour détenir les clés de la puissance nucléaire : quant à moi, j’ai toujours eu la faiblesse de croire que ce genre de compétences requérait de l’intelligence, et que cette dernière ne se logeait pas forcément dans un caleçon…

En tous cas, dans le genre, on commence à être bien fournis en dictateurs d’opérette. Le tzar Poutine (admiré par Trump, d’ailleurs) qui commence à bien s’entendre avec Atatürk Erdogan, Orbàn qui a tout pour plaire aux réfugiés, la France qui va se découvrir une Marine le Pen dont le chemin vers la présidence semble tout tracé, et ça fera une copine de plus pour l’ami Donald… Le rêve européen a du plomb dans l’aile, je crains, même s’il a permis soixante ans de paix.

 

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Débat politique

Je n’ai jamais été un fan de politique; non que je croie que cela ne sert à rien, mais parce qu’il m’est très difficile de croire les promesses des politiciens, surtout en période électorale. Cela a toujours été ainsi, et cela ne s’arrange pas ces dernières années. Entre François Hollande qui promet de maintenir les emplois dans les aciéries du Nord et Sarkozy qui parle de gagner plus en travaillant plus, comment voulez-vous encore prendre au sérieux la politique et les politiciens ?

Mais il me semble que ces derniers temps, nous avons passé un nouveau cap. Sans insister sur la vulgarité obscène d’un Trump voulant mener les femmes avec deux doigts dans la moniche (sic),  j’ai quelque peine, à la « lumière » (?) des débats proposés jusqu’ici par les deux candidats américains à me faire une idée de ce que seront les Etats-Unis l’an prochain, quel que soit le vainqueur. On nous parle d’un mur au Mexique, de l’expulsion des musulmans et de diverses autres anecdotes du même genre, mais la vision du monde des candidats à la présidence de la première puissance de la planète est pour le moins opaque, me semble-t-il… Il est vrai que récemment, un de ces obscurs candidats secondaires demandait sans rire au journaliste qui le questionnait ce que c’était que Alep…

Bien sûr, j’espère ardemment que Clinton l’emporte ! Mais cela ne me rassure pas pour autant.

Et l’an prochain, ce sont nos voisins français qui vont nous régaler de sondages et de discours politiques de « haut » niveau. On attend avec délices le « débat » Mélanchon-Le Pen; cette fois, ils auront pris tous deux de la lecture, j’imagine… C’est vrai, à la dernière version de la confrontation, seule Marine avait pris cette précaution, de manière à avoir quelque chose à lire pendant que son adversaire pérorait.

L’ennui, c’est que depuis le temps que cela dure, plus personne n’est dupe des promesses intenables des candidats, quelle que soit leur appartenance politique. Les gens ont compris finalement qu’un discours politique n’avait pour but que la réélection en vue de continuer à faire du blé pour les plus nantis au détriment d’une classe moyenne de plus en plus paupérisée. Et ça, je ne suis pas certain que cela soit une perspective enchanteresse pour l’électeur moyen…

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Rupture

Beaucoup de gens ont, au cours de leur existence, subi une modification profonde de leurs conditions de vie suite à un évènement imprévu, un accident, une maladie, une rupture sentimentale ou que sais-je encore. Il y a la vie avant et la vie après, deux époques soumises à des conditions parfois très différentes. Tel skieur de haut niveau qui devient tétraplégique suite à un accident… Telle mère heureuse qui voit sa famille détruite suite à un évènement imprévu. Ou encore une maladie qui soudain fait d’un individu en bonne santé et plein de projets d’avenir un plus ou moins condamné réduit à planifier sa fin de vie de la manière la moins désagréable possible pour ses proches.

Un grand marcheur qui ne parvient plus à se déplacer jusqu’aux poubelles; un skieur émérite qui se voit interdire une altitude supérieure à 1000 mètres, un sportif de haut niveau rendu tétraplégique par un accident, un cancer du sein qui évolue de manière maligne…

Une vie se brise, et modifie le cours de nombreuses autres vies de par là-même. Un évènement banal à l’échelle de l’humanité, mais tellement bouleversant pour les individus… D’autant que rien n’a été fait pour faciliter les choses vis-à-vis des proches de la victime. Ces dernières n’ont guère d’autres choix, souvent, que le sacrifice de leur manière habituelle de vivre, ou de quitter la victime au risque d’une culpabilisation durable.

Dans de nombreux cas, il serait pourtant possible d’appliquer des solutions alternatives, en mettant en relation ces victimes avec d’autres victimes d’accidents similaires ou autres  (après tout, un malvoyant peut pousser le fauteuil d’un tétraplégique, non ?) sous la supervision de thérapeutes (psychologues, assistants sociaux, etc…). Des structures similaires existent, mais n’insistent guère sur la proximité nécessaire à un contact physique entre les personnes. Or, si le virtuel que nous proposent généreusement Internet et Facebook ont leurs avantages, rien ne remplace la présence effective d’un interlocuteur pour un verre de blanc à l’apéro ou un café-croissants pour commencer la journée.

La difficulté est de mettre en relation les bonnes personnes, et les thérapeutes ont vraisemblablement un rôle important à jouer dans cette mise en relation, ainsi que dans un conseil éclairé sur d’éventuelles thérapies. Le fait que les victimes puissent se prendre ensuite en charge elle-mêmes pourrait permettre d’améliorer leurs conditions de vie ainsi que celles de leurs proches, ainsi que peut-être de soulager légèrement les coûts de la santé. Les moyens nécessaires sont relativement modestes : un site Web par région, plusieurs groupes Facebook, et quelques volontaires parmi les quels des thérapeutes et la participation active d’hôpitaux universitaires et régionaux pour orienter les victimes vers cette offre.

Et l’espoir que cela puisse fonctionner…

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La santé est trop chère

En Europe Occidentale et particulièrement en Suisse, nous disposons d’un système de santé d’excellente qualité et d’assurances maladies bien établies. Mais cela coûte cher. Lorsque l’on en fait la remarque, les réponses arrivent rapidement, si répétitives qu’elles finissent par ressembler à des lieux communs.

  • Les recherches en pharmacologie sont fort coûteuses, il faut bien les amortir… Euh, bien sûr… Mais pourquoi la même molécule est-elle trois fois plus chère en Suisse qu’en France ? Les recherches sont identiques, non ?
  • Pour être en mesure de conserver des places de travail en Suisse, il faut payer des salaires suisses, et ceux-ci sont plus élevés ! Ah ? Et les nombreux frontaliers que vous engagez, vous les payez aussi à des salaires suisses ?
  • Nous avons le meilleur système de santé du monde, cela a un prix, et la santé n’a pas de prix ! Ah, permettez : la santé a un prix : celui qu’on peut payer, et certains suisses ne peuvent plus payer ce prix !
  • Les appareils modernes sont très chers, il faut les payer ! Ah, c’est pour cela qu’on répète dans l’hôpital B les examens effectués deux heures avant dans l’hôpital A ?

Lors de divers projets de développement au cours de ma carrière d’ingénieur en technologies de l’information, j’ai pu déceler d’autres raisons au surcoût de la santé. Ainsi, tel hôpital universitaire a déroulé une étude sur plus de dix ans pour choisir un système informatisé de dossier du patient. Ils ont fait l’acquisition d’un système forcément obsolète (dix ans après, tu penses !) dont l’éditeur a rapidement décidé l’abandon un peu plus tard. Cet hôpital s’est doté avec force millions de francs suisses d’une antiquité (après dix ans d’étude, le système n’avait pratiquement pas évolué, car l’éditeur le savait obsolète) qui est entretenue par une entreprise américaine en seconde main qui n’attend que le moment opportun pour proposer son propre système en remplacement de l’actuel. Comment dites-vous ? Sera-ce compatible ? Franchement, quelqu’un a-t-il déjà vu deux systèmes informatiques conceptuellement différents pouvoir se targuer de réelle compatibilité ? Ce n’est pas tant le prix du système qui va coûter très cher au contribuable, mais les dizaines de milliers d’heures d’étude, d’apprentissage, de « customisation », etc… qui ont été mises dans cette gigantesque poubelle informatique.

La loi impose au soignant de documenter ses actes pour que les assurances maladies puissent rembourser les prestations. Mais cette documentation implique un travail de bénédictin pour les soignants : et pose d’une voie veineuse à M. Dufenu, code 534789234, pose d’un pansement à Mme Dumoulin, code 785234123, et… On parle ici de LaMAL et de codes TARMED. Il ne serait guère difficile de saisir ces codes automatiquement (nous avions proposé un système prototype à l’hôpital cité plus haut), mais l’inertie de ces grandes structures implique une absence de prise de risque de la part des responsables. Imaginez que le système choisi foire : si le logiciel est conçu par une société locale genre PRESDECHEZTOI SA, on va accuser le service ayant choisi le système de négligence coupable, alors qu’un système largement plus pourri et mille fois plus coûteux, mais estampillé MICROSOFT ou APPLE n’aura que peu de répercussions sur la personne ayant choisi le système (« Ah, mais c’était une grande maison, alors j’ai eu confiance »).

Le système de santé constitue certainement un poste forcément cher dans un bilan. Mais une partie conséquente de ce poste est à imputer à une inefficience qui touche parfois au ridicule. Un exemple encore, et ensuite je ferme mon usine à stupidités:

Récemment, j’ai été transféré en ambulance de Berne à Neuchâtel pour des raisons loufoques sur lesquelles je ne reviendrai pas ici. Dans le garage de prise en charge de l’hôpital de l’île, à Berne, on m’a mis dans une ambulance bernoise, avec un conducteur et un ambulancier très sympathiques. J’ai eu le temps au passage de voir deux autres ambulances vides sur le départ, ayant amené des patients de Neuchâtel à Berne, avec des plaques de Neuchâtel. J’ai demandé innocemment s’il n’eût pas été possible de rentrer avec l’une d’elles au lieu d’en affréter une troisième. Eh bien c’est impossible pour un tas de raisons que je ne vais pas détailler ici, sauf deux d’entre elles :

  • A qui facturer la course ? A l’assureur du patient aller ou à celui du retour ? Quant à partager, trop compliqué, et pas prévu par la loi, il n’y a aucun code défini pour cette opération.
  • Les syndicats ne sont pas d’accord, car cela fait du travail en moins pour les ambulanciers.

Oui, ce sont de petits frais, c’est vrai. Mais cela donne une idée de l’esprit de la chose… Du coup, trois ambulances se sont suivies sur l’autoroute entre Berne et Neuchâtel. Vous avez dit pollution ? Non, elles n’étaient pas munies de moteurs électriques.

Restez en bonne santé, c’est ce qui peut vous arriver de mieux ! Et accessoirement, ca aidera vos concitoyens aussi.

 

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