La vallée Blanche est tellement courue que l’on n’ose plus trop la présenter… et pourtant, que de possibilités offertes sur ce magnifique parcours, certes un peu décevant du point de vue du ski, mais exceptionnel de par son cadre et son dénivelé ! Pour jouir de ce cadre, encore faut-il y parvenir. Il y a quelques années, c’était devenu passablement difficile, mais la rénovation de la télécabine de l’aiguille du Midi a notablement amélioré la situation. Il est d’ailleurs aussi possible pour des groupes de réserver sa place téléphoniquement.
Au départ de Chamonix, parking du téléphérique de l’aiguille du Midi, gagner l’aiguille du Midi; on profitera de monter sur le piton Nord ou le piton central pour admirer le panorama, puis on se risquera sur l’arête menant au départ de l’itinéraire skiable. Cette arête est célèbre, bien que son caractère spectaculaire se soit nettement assagi depuis le creusement d’un chemin confortable dans la glace. Le passage reste toutefois assez aérien pour impressionner certaines personnes, et certains jours, la glace apparente peut intimider à juste titre le skieur muni de simples coques à semelle plastique. Aussi, un minimum de prudence est-il de rigueur.
La véritable descente de la vallée Blanche est moins fréquentée, car le glacier de la vallée Blanche se déroule à gauche du Gros Rognon et rejoint l’itinéraire normal à proximité du refuge du Requin. Pour cette fois, nous descendrons, de concert avec la foule, en direction du col du Midi et poursuivons jusqu’à nous retrouver à l’aplomb de la pointe Louis-Amédée, là ou l’itinéraire populaire oblique à gauche pour suivre le glacier du Tacul en direction des séracs du Géant.
Mettre les peaux de phoque et monter au col d’Entrèves en restant tout d’abord sur la droite, pas loin de la pointe Louis-Amédée, et prendre pied sur la plateau glaciaire qui sert de base à Tour Ronde et au Grand Capucin. Tourner franchement au Sud-Est, en visant le pied de l’arête Est de Tour Ronde. De là, se diriger plein Sud pour atteindre le col d’Entrèves.
La descente tentante qui s’ouvre sur le versant italien est certes faisable, mais elle est difficile, l’itinéraire est complexe, et la sortie sur le glacier de la Brenva compliquée. Et il faut ensuite rejoindre Chamonix… Du col, il est aussi tentant de gravir Tour Ronde; mais ce serait un aller-retour, car la descente de la face Nord est suffisamment difficile pour mériter qu’on la gravisse en crampons d’abord, surtout actuellement où elle est de plus en plus rarement en conditions.
L’idée ici est de rejoindre le parcours habituel de la Vallée Blanche.
On peut descendre directement au Nord pour rejoindre la descente classique de la Vallée Blanche, mais il faut être prudent, surtout en début de saison. Parfois, certains secteurs insuffisamment enneigés sont en glace vive, et il ne ferait pas très bon devoir tenter un freinage en catastrophe sur ce genre de revêtement, car de belles crevasses sont tout de même à proximité ! En cas de doute, on reviendra donc sur ses traces de montée pour rejoindre la descente classique sous la pointe Louis-Amédée.
La suite de la descente est généralement archi-pistée, sous le Gros Rognon, puis dans les séracs du Géant qui se négocient à gauche. On peut dévier vers le refuge du Requin si nécessaire. Ensuite, la descente devient monotone, mais pas moins belle. Ces dernières années, il était devenu difficile de descendre à skis vers Chamonix, aussi c’est souvent au Montenvers que s’arrêtait la descente, par une petite télécabine qui ramène à la gare de départ du Montenvers. Si vous faites ce pélerinage un jour de grande affluence, écoutez Bison Futé : lorsque vous aurez repéré le refuge hôtel-gare du Montenvers, vous apercevrez aussi un chemin d’abord assez large qui part du bâtiment en descendant en direction de la Mer de Glace, mais sans y arriver. C’est le chemin d’accès pour piétons. Ce chemin se prolonge par un petit sentier, puis par des échelles (parfois quelques crampons plantés dans le rocher) jusqu’au glacier. A l’endroit où le sentier rejoint le glacier, il y a des marques rouges qu’il faut repérer, sur le rocher. Monter au Montenvers en portant les skis par cet itinéraire demande une vingtaine de minutes, alors que la file d’attente au télécabine peut demander plusieurs heures…Bon, il faut tout de même avoir le pied sûr lors de la montée en souliers de skis sur les crampons pas toujours très solides plantés dans le rocher, mais la montée est aussi possible sans problèmes particuliers en passant à côté de ces fameux crampons : c’est dire si ce n’est pas trop difficile…