Une superbe randonnée; mais qui s’adresse à des personnes expérimentées, capables de se déplacer avec assurance dans des pierriers escarpés et sur des chemins parfois très délités. Mais quel bel objectif que ce point culminant de la chaîne emblématique des Dents du Midi.
La course est faisable en un jour, en aller-retour depuis Champéry; mais l’altitude de Champéry est de 1050 mètres, alors que le sommet est à 3257 mètres ! Pour avoir expérimenté ce mode opératoire, je peux affirmer que les jambes protestent au retour à Champéry, le soir… Une étape à la cabane de Susanfe (réservation indispensable) est de ce fait la bienvenue. On peut parvenir à Champéry depuis Aigle, en empruntant l’AOMC qui parcourt la plaine du Rhône avant de remonter le val d’Illiez. De Champéry, on montera par le Grand Paradis et le roc Coupé pour gagner le pas d’Encel; un petit détour par Bonavau et sa sympathique buvette ne fait pas perdre beaucoup de temps et permet de couper agréablement l’effort.
Le pas d’Encel est équipé, mais reste délicat par temps de pluie, tant les rochers sont lisses, usés par les nombreux passants. Au-delà du pas d’Encel, c’est le vallon de Susanfe et la cabane homonyme que l’on atteint une petite heure après avoir quitté le pas d’Encel, et, selon les pauses et détours effectués, de quatre à six heures après avoir quitté Champéry.
Le lendemain, la montée à la Haute Cime par le col de Susanfe fait pénétrer le randonneur dans un décor de pierre impressionnant. La vue depuis le sommet fait oublier la fatigue, et les hésitations que l’on a pu avoir au moment de l’attaque de la dernière rampe, au bien nommé « col des Paresseux ». La descente se fait généralement par le chemin de montée; mais il est aussi intéressant de traverser le col de Susanfe pour se rendre à l’auberge de Salanfe. On pourra ensuite descendre à Van d’en Haut, d’où une automobile postale pourra nous ramener à Martigny. En revanche, si l’on dispose de plus de temps, on peut aussi enchaîner par le col du Jorat, Mex et le tour des Dents du Midi.