Ce refuge situé au fond du Loetschental me laisse une impression assez mitigée. La première fois que j’y suis allé, il y a bien longtemps, l’accueil était limite glacial : pique-nique interdit, terrasse à l’ombre sans vue sur les montagnes, accueil désagréable et assiette valaisanne frugale proposée avec ennui (mais argent accepté avec empressement , il faut tout de même le signaler)… Rien pour encourager le client.
La seconde fois que j’y suis monté, le gardiennage avait changé, apparemment, et l’accueil était diamétralement opposé; sympathique, sourire, portions généreuses et de qualité… Seule la terrasse restait à l’ombre et à l’abri de la magnifique vue sur les montagnes du Lötschental. Mais apparemment, cela faisait partie de la conception de cette cabane.
Une avalanche monumentale a détruit l’Anenhütte en 2007, et elle a été reconstruite sur le même emplacement en 2008, inaugurée en septembre de cette même année. D’importants travaux ont été entrepris en 2014 pour ouvrir les terrasses et les équiper de tables en pierre, et simultanément remettre à neuf les surfaces extérieures de la cabane. En octobre 2014, la cabane était encombrée d’échafaudages et fermée (indication au parking), le chantier interdit au public. Rien d’étonnant jusque là; mais ils avaient entouré le chantier de barrières et de force signaux « Verboten« , qui fermaient aussi le chemin pédestre sans indication préalable permettant de se dérouter en temps utile (!). Théoriquement, arrivés à la cabane, on aurait donc dû redescendre pour aller chercher un chemin contournant le chantier ! J’ai bien sûr soulevé le ruban de plastique qui barrait le chemin pour poursuivre mon chemin, ce qui m’a valu un regard très noir d’un groupe de personnes visiblement responsables de la situation, attablés autour d’une assiette de viande froide et d’une bouteille de fendant. Pas de bonjour, pas un mot, aucune réponse à nos salutations : un accueil comme on les aime en montagne, quoi… Une autre personne m’a dépassé pour demander s’il était possible de boire quelque chose, à quoi il a été répondu qu’il voyait bien que c’était fermé et qu’il n’avait rien à faire ici. J’ai traversé le chantier en souhaitant un bon appétit aux convives et je suis allé vers le magnifique petit lac tout proche : les rares têtards encore présents dans le lac étaient plus sympathiques que les occupants de la terrasse.
Le site est magnifique, et il vaut le déplacement; mais cette cabane privée me laisse perplexe. Jusqu’à preuve du contraire, il faut aller visiter le site en se munissant d’un bon casse-croûte que l’on aura le plaisir de déguster au bord du lac à proximité. Mais je souhaite bien entendu être détrompé à ma prochaine visite…