Le val d’Hérens est l’une des plus belles vallées latérales du Valais; c’est aussi l’une des plus longues, dépassée seulement par le val d’Entremont. Bien sûr, l’accueil dans le val d’Hérens est discutable, et souvent critiqué; ceci n’ôte rien à la majesté des sites et à la beauté des promenades qui se proposent au visiteur. Mais pourquoi ne pas valoriser davantage cette magnifique vallée avec un accueil à la hauteur du site ? Non que le visiteur soit réellement mal accueilli : mais les infrastructures sont désuètes, voire franchement douteuses. Le téléski de Fontanesses à Arolla doit doucement aller sur ses 60 ans d’existence, je suppose, et la plus belle terrasse de la vallée, au sommet de Fontanesses 3 n’imagine toujours pas de servir une fondue ou une assiette valaisanne digne de ce nom (accompagnée d’un superbe vin que les valaisans savent pourtant fabriquer, à ma connaissance) aux skieurs… Mais bon, de toutes façons, cette merveilleuse terrasse est inaccessible en été (et par conséquent fermée), alors… Bref…
Depuis les Haudères, le vallon se divise en deux avec le val de Ferpècle à l’Est et le val d’Arolla à l’Ouest. Les deux branches méritent la visite, plutôt plusieurs fois qu’une seule; ici, c’est à la branche d’Arolla que nous nous intéresserons. Pour la promenade suggérée ici, il faut utiliser l’automobile postale; comme l’horaire, en automne n’est pas très dense, on laissera de préférence la voiture le matin à 9h00 aux Haudères pour emprunter le car postal depuis la Poste des Haudères à la Poste à Arolla. En septembre 2015 par exemple, il y avait une automobile postale à 9h30, et ensuite plus grand-chose jusqu’après midi…
D’Arolla, de l’hôtel du Pigne plus précisément, le sentier (bien indiqué, suivre « Louché (lac Bleu) ») part en montée pas trop raide en direction de Pra Gra puis serpente entre les barres de rochers dans une forêt de mélèzes et d’arolles magnifique. Dans l’arrière-automne (fin octobre), cette forêt devient carrément lumineuse, en revanche, il faudra se méfier de la glace qui peut rendre certains passages délicats.
L’arrivée au lac Bleu est magique; le lac a l’air surnaturel, surtout si les sommets alentour sont déjà saupoudrés des premières neiges.
Il existe une buvette (chez Léon) au lac Bleu, où l’on peut se faire servir à boire, et une raclette au feu de bois. Le patron est sympathique, et le cadre agréable; mais inutile de chercher à faire un grand repas : on en est à la case pique-nique sympa. Le patron ferme sa buvette à la désalpe, souvent le dernier week-end de septembre, selon la météo.
De Louché, il est possible de descendre directement sur La Gouille ou de poursuivre en direction de l’alpage de la Couta pour regagner Les Haudères. L’itinéraire de la Couta prolonge la promenade de quelques trois heures par rapport à la descente directe, mais permet de rester un peu plus longtemps sur les hauteurs du val d’Hérens. De la Couta, il est en principe même possible de prolonger la promenade vers Arbey puis Evolène, mais la randonnée devient alors tout à fait sérieuse !
Pour ceux qui se sont arrêté chez Léon, la descente directe sur La Gouille, puis sur les Haudères par l’ancienne route d’Arolla leur fera rejoindre en une heure et demie leur point de départ; l’itinéraire n’est pas inintéressant pour autant : le site très particulier de la Chapelle de St Barthélémy, par exemple, sera l’occasion d’une pause dans un lieu magnifique empreint d’une ambiance particulière.