Élections sous influences…

Les récentes élections françaises ayant conduit à l’intronisation d’Emmanuel Premier ont mis en évidence une fois de plus deux tendances dans nos démocraties occidentales :

  • La montée de l’extrême droite avec les arguments populistes bien connus depuis les années 1930 (il est frappant d’écouter un discours d’archives de 1932 et de le mettre en parallèle avec un discours électoral de certain parti français ayant participé au second tour en 2017, avec des similitudes étonnantes comme « le droit des nations avant les droits de l’homme »). Rappelons tout de même (on ne le fera jamais assez) que Hitler a été élu démocratiquement…
  • L’influence des réseaux informatiques sur l’opinion des électeurs. Les réseaux sociaux sont devenus une merveilleuse caisse de résonance pour diffuser des informations plus ou moins correctes. On a des exemples de bizutage de lycée via Facebook qui se sont très mal terminées; les attaques contre des politiciens adversaires ne sont pas en reste, et vont probablement gagner en intensité dans les prochaines campagnes.

Le recours au réseau informatique pour véhiculer des « informations » est devenu une véritable arme; l’engagement de pirates informatiques pour déstabiliser l’adversaire politique est devenu une quasi-certitude depuis la défaite de Hillary Clinton; le piratage des messageries de quelques responsables de la campagne de Macron ont constitué une tentative de trouver des « affaires » pour déstabiliser le candidat; n’ayant rien pu trouver de vraiment compromettant,  certains ont fait transpirer une « fake new » sur un compte caché aux Bahamas que l’un des adversaires s’est empressé de relayer, comme par hasard, lors de ce qu’il faut bien appeler un « débat ».

Les réseaux informatiques sont devenus un véhicule de désinformation alors qu’il n’y a pas si longtemps on pensait qu’ils allaient favoriser les démocraties par l’accès libre à une information neutre et non biaisée. C’est malheureusement souvent l’inverse que l’on constate aujourd’hui : l’information est manipulée, et les nouvelles significatives sont englouties sous une telle masse de fausses informations qu’elles tendent à passer inaperçues, ou sont décrédibilisées par des affirmations gratuites et non vérifiables.

Daech utilise les réseaux sociaux pour une propagande mensongère, Donald Trump diffuse des mensonges qu’il ne se donne même plus la peine de justifier, d’autres encore s’appuient sur Facebook et autres médias de ce genre pour calomnier et détruire l’adversaire. Comme ils n’ont pas les compétences techniques nécessaires pour lancer des opérations d’envergure (comme pirater des comptes de messagerie d’un groupe important de personnes), ils achètent les services d’informaticiens très compétents et assez »borderline », comme ceux que l’on trouve en quantité du côté de Saint-Pétersbourg, par exemple. Il est facile de les reconnaître sur place : ils roulent souvent en voiture de luxe et fréquentent les meilleurs restaurants de la ville.

Coïncidence ? Saint-Pétersbourg est aussi la ville du tsar Vladimir, qui doit observer la situation avec un amusement certain : les démocraties occidentales (ou du moins certains de leurs membres les moins recommandables) au travers de « partis » politiques par ailleurs financés en partie par les contribuables  le paient (ou paient ses propres contribuables russes) pour qu’il déstabilise ces mêmes démocraties !

Le tsar Vladimir n’est qu’un exemple; les systèmes informatiques sont peu protégés, et un bon informaticien peut assez facilement pénétrer un compte de messagerie donné à partir du moment où il connaît les principaux acteurs d’une campagne électorale. Par ailleurs, les réseaux sociaux ont pour but d’engranger un maximum de membres pour faire monter les recettes publicitaires, et ne sont donc pas trop regardants sur la nature des informations véhiculées. Apple, pour ne citer qu’eux (la société vaut 800 milliards et bientôt mille, à tout seigneur tout honneur), préfère censurer des œuvres d’art sous prétexte que des nus y sont représentés alors que simultanément des informations clairement racistes et extrémistes sont diffusées sur les iPhone et autres iPad… On devine aisément ce qui sera le plus regardé par les utilisateurs, et qui donc générera le plus de réactions synonymes de gains publicitaires !

Les démocraties occidentales ont du souci à se faire. Les réseaux informatiques vont jouer ces prochaines années un rôle de plus en plus prépondérant dans l’opinion publique; or, l’opinion publique, c’est ce qui fait en grande partie la politique. Et on s’aperçoit désormais qu’elle est devenue facile à manipuler grâce aux réseaux informatiques. A quand une véritable surveillance des réseaux ? Et comment surveiller une véritable armée de hackers quasiment impossible à localiser, sans segmenter le réseau (à la chinoise, mais il n’est pas certain que ce soit véritablement efficace) et ainsi perdre une grande partie de l’intérêt d’un réseau ouvert universel ?

Les futurs monarques et autres présidents ont du pain sur la planche; mais en sont-ils conscients ?

 

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