Tourisme en Suisse

Ces vacances 2015, je les ai passées en Suisse; dans les Alpes (valaisannes et bernoises, pour l’essentiel). J’ai par exemple passé trois excellentes nuits dans un hôtel charmant à Grindelwald. Le restaurant qui accompagne l’hôtel, sans faire de gastronomie, est de très bonne facture, et dispose de la plus belle terrasse de Grindelwald (enfin, à mon avis, et si l’on excepte des restaurants hors de Grindelwald comme First ou Bussalp). Il faisait grand beau, très chaud, la vue était magnifique et nous avons pu faire de superbes promenades.

DSC_1263Bon, alors, où est le problème ? En fait, Grindelwald et l’Oberland Bernois ne font pas mieux que les Valaisans, et les Suisses dans leur grande majorité. On a un paysage unique, donc les touristes doivent nous remercier du fait qu’on leur propose d’en jouir en petit peu. Pour les autres services (à part ceux que l’on peut faire payer très cher sans qu’ils ne coûtent trop à la commune incriminée), marquez dommage : circulez, y’a rien de plus à voir.

Ainsi, la région abrite l’une des descentes à skis les plus réputées du monde : la descente du Lauberhorn. Mais si vous êtes un Chinois ou un Japonais désirant vivre cette descente sur place, vous pourriez vous attendre (même en été) à pouvoir atteindre sans efforts excessifs le départ de cette descente, pour éventuellement faire une photo dans le portillon de départ, ou même effectuer une descente virtuelle équipé de lunettes genre Oculus Rift avec votre héros préféré comme pilote de vos skis virtuels, non ? Ben non. Vous voudriez aller au départ de la descente ? Zut, le télésiège ne fonctionne pas en été. Bon, allons-y à pied; mais c’est vrai que c’est long, que ça monte et qu’il fait chaud… Et là-haut, rien à boire (mais une vue exceptionnelle tout de même, c’est vrai que là, ça ne demande pas d’investissement particulier). Une descente virtuelle ? Le concept n’a probablement pas encore atteint les Alpes Bernoises, ou alors, il y a quelque part quelqu’un qui n’a rien compris.

En bref, la région continue de fonder son offre touristique sur des infrastructures certes pittoresques, mais dépassées. Même en hiver, se rendre au départ de la mythique descente du Lauberhorn est une gageure, à tel point que les coureurs de la Coupe du Monde s’en plaignent régulièrement. D’ailleurs, quand on constate que la gare de Grindelwald est située à une distance très respectable des remontées mécaniques de la région, on se rend compte assez vite que rien n’a été fait pour encourager le skieur à venir skier dans la région, sinon le magnifique panorama qui lui, n’a pas demandé trop d’investissements.

Je critique Grindelwald, mais vous pouvez écrire Anzère, Verbier, Saas Fee ou n’importe quel nom de station en lieu et place : les stations suisses ont pris une bonne génération de retard sur leurs homologues d’Autriche et d’ailleurs… Combien de temps leurs clients japonais ou chinois se satisferont-ils de la seule vue de l’Eiger ou du Cervin pour leurs vacances en Europe ?

 

 

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