Cyberattaques

Il y a ces jours, en marge de la transition entre Obama et Trump, une vaste polémique sur les cyberattaques en général et sur l’influence que pourrait exercer un gouvernement sur un autre (Poutine a-t-il influé sur le résultat des élections américaines ?) en particulier. Évidemment, le rouquin lunatique assure qu’il n’en est rien, et va jusqu’à prétendre que les démocrates ne savent pas gérer la sécurité des systèmes informatiques alors que les républicains, eux, ont un système en béton. Il se met ainsi en porte-à-faux avec le FBI, la NSA et la CIA pourtant administrations gouvernementales.

Ce n’est pas la première fois que l’on soupçonne la Russie de pirater les réseaux gouvernementaux de divers pays, et d’influer sur la politique internationale à coups de piratages informatiques. Les informaticiens russes sont notoirement très performants; et attaquer le département militaire fédéral suisse depuis Saint-Pétersbourg (exemple pris au hasard…) ne doit pas être plus compliqué que d’attaquer un banque; probablement moins. Les soupçons sont donc, sinon justifiés, du moins loin d’être irréalistes.

Nonobstant les considérations éthiques et politiques qu’il peut y avoir pour un futur président à critiquer publiquement des institutions (comment Trump pourra-t-il après ça confier des responsabilités aux administrations qu’il est censé utiliser comme outils de gouvernement, puisqu’il les considère comme non crédibles ?), le débat se fait au mépris des plus élémentaires considérations techniques, pourtant bien connues des spécialistes de la sécurité des systèmes informatiques. Il est vrai que Donald ne craint guère les affirmations à l’emporte-pièce dans ses tweets : aux autres de démontrer l’ineptie de ses dires; et s’ils le démontrent, qu’importe ? En effet, il y a certainement un autre tweet de ce même Trump où il affirme le contraire. Et cela se confirme immédiatement : il fait volte-face quelques jours plus tard en admettant que ces attaques proviennent certainement de Russie, en ajoutant toutefois (sur la base de quelle information ?) que Poutine y est certainement étranger.

Comme par hasard, à la veille de la prestation de serment de Trump, de nouveaux rapports sont publiés parlant de frasques sexuelles du futur président de la nation la plus puissante du monde. Le fait que ces « informations » soient ou non fondées est relativement sans importance; au vu du discours du bonhomme, elles sont en tous cas vraisemblables. Mais le fait important, c’est que le futur président des Etats-Unis est non seulement déstabilisé, mais de plus en plus décrédibilisé avant même d’être officiellement élu ! Bon, pour la décrédibilisation, il n’y avait pas besoin de cette aide là, Donald l’assure tout seul par ses tweets imprévisibles. Mais un qui doit bien rigoler, c’est le tsar Vladimir ! La CIA n’aurait-elle pas un rapport sur l’augmentation de la consommation de champagne et de vodka au Kremlin depuis l’élection de Trump ?